Les bureaux du Conseil national et du Conseil des Etats se sont réunis jeudi, après les révélations sur de présumés gestes déplacés du vice-président du PDC Yannick Buttet à l'égard de parlementaires ou de journalistes.
Les présidences des deux chambres refusent de s'exprimer sur le cas précis du Valaisan, mais condamnent toute forme de harcèlement sexuel.
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Pour la vice-présidente du Conseil national Isabelle Moret (PLR/VD), il s'agit surtout d'une question d'éthique personnelle: "Chaque parlementaire est responsable de son propre comportement. Pour notre part, au sein des présidences, nous allons examiner si des mesures doivent être prises en matière de prévention et de sensibilisation", a indiqué la parlementaire vaudoise sur la RTS vendredi.
Nous allons examiner si des mesures doivent être prises en matière de prévention et de sensibilisation
De son côté, le président de la Chambre du peuple Dominique de Buman (PDC/FR) a fait savoir qu'une analyse sera commandée afin de déterminer si la législation protégeant les travailleurs suisses s'applique également aux élus fédéraux.
"La question est de savoir quel est le statut juridique du parlementaire par rapport à la législation ordinaire. Car les membres du Parlement n'ont pas un statut d'employés de la Confédération et ne sont pas soumis à un contrat de travail qui pourrait donner lieu à l'application de certaines lois", explique-t-il.
Appel à la création d'une cellule spéciale
Dans l'émission Forum jeudi soir, la conseillère nationale Lisa Mazzone (Verts/GE) a plaidé pour la création d'une cellule de médiation. "Il faut développer au sein du Parlement, comme cela existe en entreprise, des structures où l'on peut à la fois déposer la parole, mais aussi pouvoir envisager une médiation sans passer au stade de la plainte."
Elle a évoqué l'exemple de l'affaire impliquant le député écologiste français Denis Baupin, accusé en 2016 d'agression sexuelle par plusieurs de ses collègues féminines. "Une structure avait été mise en place pour permettre aux femmes de s'exprimer et recevoir des conseils sur comment aller de l'avant", relève-t-elle.
Claudine Esseiva nuance
Claudine Esseiva, secrétaire générale des Femmes PLR, a de son côté appelé vendredi dans La Matinale à la prudence dans les discours. "Il faut différencier. Entre parlementaires, c'est possible de réagir. Par contre, si une stagiaire de 20 ans qui travaille dans un secrétariat général fait face à un conseiller fédéral ou à un conseiller aux Etats, il y a un différent degré de pouvoir et, dans ce cas, je vois davantage de malaise."
hend