Interpellé récemment par le lobby paysan sur l'avenir de l'agriculture dans le cadre de la politique agricole 2022+, le conseiller fédéral a dénoncé des "mensonges qui nuisent au dialogue", soulignant que "le Conseil fédéral n'accepte pas les accusations selon lesquelles il voudrait "l'arrêt de mort de l'agriculture".
Pour Johann Schneider-Ammann, il faut rétablir le dialogue tout en se rappelant que l'agriculture n'est qu'une facette de l'ensemble de l'économie. Il a rappelé que la PA 2022+, présentée en novembre, demande à l'agriculture de s'adapter dans le cadre d'une évolution à moyen terme.
Menace sur la prospérité de la Suisse
Le ministre de l'Economie a rappelé que la Suisse gagne un franc sur deux grâce à l'exportation. Et "il y a des emplois derrière", a martelé le conseiller fédéral. "Le nationalisme menace la prospérité générale", a-t-il encore ajouté.
Réagissant jeudi soir dans l'émission Forum, le conseiller national UDC Jacques Nicolet rejette les arguments du conseiller fédéral. "Je suis certain que nous avons apporté le message que nous devions apporter (…) Monsieur Schneider-Ammann a réalisé un document (…) sur l'agriculture pour 2022 sans aucunement consulter les organisations paysannes, sans aucunement tenir compte du vote du 24 septembre", rappelle l'agriculteur vaudois.
"Ce rapport lance l'agriculture dans le mur"
"Nous avons voulu frapper fort sur la table, nous avons voulu réveiller Schneider-Ammann et visiblement ça a été le cas. M. Schneider-Ammann est certainement sorti de ses gonds aujourd'hui, il a finalement parlé de table ronde, de discussions, c'est ce que nous voulions. Ce rapport lance l'agriculture dans le mur, c'est un coup de poignard dans le dos."
oang avec ats
Les paysans s'estiment trahis
Les partisans de la cause paysanne avaient saisi l'occasion du débat sur l'initiative d'Uniterre revendiquant la "souveraineté alimentaire" pour dénoncer le rapport gouvernemental sur l'avenir de la branche.
Ils s'étaient plaints d'un coup de poignard dans le dos, estimant que ce rapport contredisait complètement le nouvel article constitutionnel sur la sécurité alimentaire, plébiscité par le peuple le 24 septembre dernier.
Certains UDC menaçaient d'apporter leur soutien à l'initiative voire au contre-projet.