L'islam issu de la période ottomane a d'abord été écrasé par les régimes communistes instaurés dans les Balkans, qui en interdisaient la pratique. Mais aujourd'hui, ce sont les jeunes qui se réapproprient la pratique de la religion musulmane.
En Albanie, la fin de la dictature communiste en 1990 a libéré la pratique religieuse et promulgué un islam d'ouverture. Les autorités religieuse ont investi massivement dans cette optique: magazine mensuel, radio, pages sur les réseaux sociaux...
Avoir des jeunes, c'est une bonne chose (...) pour toute l'Albanie, parce que quelqu'un qui croit en Dieu a l'obligation de faire le bien.
Agron Hoxha, porte-parole de la communauté musulmane qui représente plus de 2 millions d'Albanais, assure que les jeunes sont nombreux à participer aux prières. "Avoir des jeunes, c'est une bonne chose. Pas seulement pour la communauté musulmane, mais pour toute l'Albanie, parce que quelqu'un qui croit en Dieu a l'obligation de faire le bien. Pour ses voisins, pour ses amis, pour l'Etat... Donc si c'est un bon croyant, c'est un bon citoyen", estime-t-il.
Un échappatoire
Si le phénomène de réislamisation par les jeunes reste encore relatif en Albanie, la question est plus sensible au Kosovo voisin. On y compte 90% de musulmans, dont l'âge médian tourne autour de 27 ans. Pour de nombreux jeunes minés par le manque de perspectives d'emploi, la religion y apparaît comme un véritable échappatoire.
Ainsi, même dans un Etat laïc où la pratique de l'islam reste très ouverte, certains jeunes Kosovars sont dans le viseur d'organisations salafistes qui tentent de profiter de la fragilité économique et politique du pays.