Les journalistes du Matin ont appris il y a une dizaine de jours lors d'une séance de rédaction que leur titre n'existerait probablement plus sous forme papier d'ici deux ans.
Interrogé par la RTS, le porte-parole du groupe Tamedia Patrick Matthey dément l'existence d'un calendrier bien précis, tout en admettant que les rédactions de journaux doivent se préparer au "tout numérique", à une présence exclusivement sur le web et sur les applications. Il n'est pas question que la marque Le Matin disparaisse, insiste-t-il toutefois.
"Vers le tout numérique"
La question d'un journal sous forme entièrement numérique a bel et bien été évoquée, de manière hypothétique et sans calendrier précis, a de son côté expliqué le rédacteur en chef du Matin, Grégoire Nappey.
Cette idée de l'abandon de la version papier ne correspond pas à ce que Tamedia avait annoncé en août. Le groupe de presse avait en effet communiqué que les rédactions du Matin et de 20 Minutes allaient être regroupées dès le 1er janvier 2018.
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A ce moment là, Tamedia assurait que les deux entités se déclineraient distinctement sur le web et en version imprimée.
Rencontre exigée
Dans ce contexte particulier, les collaborateurs du groupe Tamedia ont adressé une liste de revendications au directeur du groupe Tamedia, Christoph Tonini. Ils lui ont envoyé un mail jeudi dans lequel ils demandent le maintien de la version imprimée du journal le Matin, un moratoire de deux ans sur les licenciements économiques pour l'ensemble du groupe ainsi qu'une baisse de l'exigence de rentabilité pour les titres de presse de Tamedia.
Les collaborateurs ont donné à Christoph Tonini jusqu'à mardi midi pour qu'il réponde à leur invitation: ils exigent qu'il vienne leur parler en personne avant le 15 décembre, soit vendredi prochain.
Vendredi après-midi, le directeur de Tamedia n'avait pas répondu.
Agathe Birden/lan