Après les révélations, il y a dix jours, sur le conseiller national PDC valaisan Yannick Buttet, accusé d'avoir eu des gestes inappropriés à l'encontre de parlementaires, la conseillère nationale Céline Amaudruz (UDC/GE) avait déclaré à la RTS avoir été victime à plusieurs reprises de gestes déplacés de la part d'élus à Berne.
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Ces révélations ont engendré plusieurs critiques, au sein de son propre parti, rapportait dimanche le SonntagsBlick. Lors d'une séance de parti, Adrian Amstutz, ancien chef de groupe de l'UDC, a désapprouvé l'accusation anonyme de sa vice-présidente. Cette dernière aurait dû, selon lui, donner des noms et porter plainte pour ne pas jeter le soupçon sur l'ensemble des parlementaires.
Critique sur les tenues vestimentaires
Dans un éditorial de la Weltwoche, le journaliste et conseiller national UDC zurichois Roger Köppel enfonce le clou en écrivant:"Une femme politique, que je n'ai jamais vue autrement qu'en jupe courte ou en haut moulant, clame qu'elle ne prendrait jamais l'ascenseur avec certains messieurs".
Lundi, il renchérit devant la caméra de la RTS: "Si les femmes ont un problème avec les hommes qui les regardent, elles doivent être prudentes. C'est une discussion absurde. Est-ce que les politiciens ici n'ont pas d'autres priorités?"
Ces déclarations ont fait bondir de nombreux parlementaires, comme les conseillères nationales Rebecca Ruiz (PS/VD) et Adèle Thorens (Verts/VD).
Ces élues, qui avaient gardé le silence jusqu'à présent sur l'affaire Buttet et les problèmes de harcèlement au Parlement, montent désormais au créneau.
"Ce qui arrive à Céline Amaudruz est justement ce qui est craint par les femmes qui pourraient témoigner à leur tour. Quand vous voyez la déferlante de critiques à l'égard de ce type de témoignage, que ce soit dans le public ou même ici au Parlement, vous comprenez que des femmes préfèrent se taire", déplore Rebecca Ruiz.
Cette dernière précise que les critiques à l'encontre de Céline Amaudruz viennent de droite comme de gauche.
Oppositions au sein de l'UDC
Inversement, plusieurs membre de l'UDC, notamment en Suisse romande, ont affiché leur opposition aux commentaires sexistes des ténors de l'UDC. Le Fribourgeois Jean-François Rime, qui siège au Conseil national auprès de la Genevoise, a notamment qualifié ces déclarations "d'inacceptables". "J'ai dû prendre la défense de Céline", a-t-il affirmé au SonntagsBlick.
Sur Facebook, l'UDC valaisan Jérôme Desmeules a aussi pris ses distances avec son parti sur cette question. Il est notamment soutenu par le Neuchâtelois Yvan Perrin.
De son côté Céline Amaudruz n'a pas souhaité s’exprimer lundi face caméra.
Cynthia Gani / Feriel Mestiri