De nombreux articles importés comme les outils, les appareils, les machines et les vêtements coûtent nettement plus cher en Suisse qu’à l’étranger, a rappelé le comité d'initiative en déposant son initiative munie de 107'908 signatures.
Selon lui, ces différences de prix, jusqu'à 40% pour les habits ou 70% pour les cosmétiques, ne sont dues que de manière limitée au niveau élevé des salaires, aux coûts d’infrastructure ou aux loyers suisses.
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Eliminer les discriminations
En réalité, ce sont les fournisseurs étrangers qui profitent de leur pouvoir de marché, estiment les initiants: ces fournisseurs maintiennent les prix à un niveau artificiellement élevé en Suisse. Ils exploitent le pouvoir d’achat des consommateurs de manière ciblée en les empêchant de s’approvisionner en dehors du canal officiel.
Les entreprises suisses doivent pouvoir acheter à l'étranger aux mêmes prix que leurs concurrents. Il faut dès lors qu'elles soient libres d'acheter sans discrimination à l'étranger. Le commerce en ligne devrait être soumis aux mêmes règles. Mais les réimportations sans transformation ultérieure devraient pouvoir être limitées.
Davantage de contrôles exigés
L'initiative demande que davantage d'entreprises soient soumises à un contrôle pour abus de pouvoir de marché. Les fournisseurs qui refuseraient de se soumettre aux nouvelles dispositions pourraient faire l'objet de poursuites en Suisse et à l'étranger. Le comité d'initiative ne craint pas une multiplication des procédures.
Les consommateurs doivent souvent eux aussi payer des prix surfaits, par exemple lorsqu'ils achètent des cosmétiques en Suisse ou commandent des produits en ligne. L’initiative pour les prix équitables entend s’attaquer à la racine de cette problématique.
ats/boi
Ni l'agriculture, ni les médicaments
L'initiative pour des prix équitables ne concerne pas l'agriculture, qui relève du régime agricole et d'une volonté politique. Pas plus que les médicaments dont les prix administrés sont définis par le Conseil fédéral.
Large soutien à Berne
L'initiative bénéficie d'un large soutien. Son comité compte des parlementaires comme les conseillers aux Etats Didier Berberat (PS/NE), Jean-René Fournier (PDC/VS), Robert Cramer (Verts/GE), Hannes Germann (UDC/SH) ou le conseiller national Olivier Feller (PLR/VD).
Gastrosuisse, Swissmechanic, hotelleriesuisse, les droguistes et Payot soutiennent le texte.