Les reproches adressés à Céline Amaudruz viennent de deux poids lourds de l'UDC: l'ancien chef de groupe Adrian Amstutz et le Zurichois Roger Köppel.
Dans un communiqué publié mardi, l'UDC genevoise fustige "des remarques surprenantes, blessantes, pour ne pas dire d'un autre temps" à l'égard de sa conseillère nationale.
"C'est toujours la même chose. La personne qui fait un pas, qui doit être difficile, reçoit un flot de commentaires tous plus déplacés les uns que les autres, au lieu d'avoir du soutien", déplore le président de l'UDC Genève Marc Fuhrmann, dans le journal de 19h30.
Le président cantonal n'apprécie pas que la parlementaire genevoise se soit fait humilier en public par Adrian Amstutz. "C'est clairement très regrettable que cela se soit passé de cette façon-là. Je ne peux qu'être en désaccord profond avec ses dires", a-t-il affirmé peu avant dans l'émission Forum.
Consternation aussi en Valais
En Valais, la réaction du coprésident UDC Valais romand Jérôme Desmeules est encore plus virulente: "Les propos de M. Köppel et M. Amstutz m'ont fortement choqué. Moi je m'attendais à ce que des élus du parti, en plus de cette ampleur, soient solidaires avec la personne qui est la victime dans cette affaire."
Pour rappel, Céline Amaudruz avait dénoncé sur fond d'affaire Buttet des comportements inappropriés subis sous la Coupole fédérale, sans toutefois donner de nom.
Son ancien chef de groupe à Berne Adrian Amstutz le lui a reproché lors d'une séance de groupe du parti. Elle aurait dû selon lui nommer les personnes et porter plainte.
Autre charge, celle du parlementaire Roger Köppel, qui a écrit dans la Weltwoche: "Une femme politique, que je n'ai jamais vue autrement qu'en jupe courte ou en haut moulant, clame qu'elle ne prendrait jamais l'ascenseur avec certains messieurs."
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Visions "particulièrement conservatrices" sur ce thème
"C'est pas parce qu'une femme s'habille avec une jupe que les hommes doivent se comporter ensuite comme des animaux. On vit dans une société civilisée, un morceau de chair ne doit pas forcément vous exciter à ce point", a réagi Jérôme Desmeules.
Sollicités par la RTS, le président de l'UDC suisse Albert Rösti et le chef du groupe parlementaire Thomas Aeschi n'ont pas souhaité s'exprimer.
A Genève, Marc Fuhrmann ne va pas jusqu'à reconnaître un problème avec les femmes au sein de l'UDC: "Je n'oserais pas le dire". Il n'empêche, le président genevois regrette la position générale, dans le camp bourgeois, sur cette thématique. "Vous avez quand même un establishment politique, en tout cas à droite, qui est très masculin. Donc évidemment, il faut avoir un positionnement qui est différent."
"Il y aura toujours des désaccords à l'intérieur d'un parti et je peux comprendre qu'une frange de celui-ci ait des visions particulièrement conservatrices sur cette thématique-là. Pour nous, il s'agit de soutenir notre conseillère nationale genevoise."
Le président de l'UDC genevoise attend maintenant de l'UDC suisse une reconnaissance de la situation. "Céline serait en droit d'attendre des explications de la tête du parti", dit-il.
Sujet 19h30: Cynthia Gani
Adaptation web: Feriel Mestiri