Avec l'avènement d'internet et des smartphones, le phénomène du cyberharcèlement prend de l'ampleur. Pour sensibiliser les enseignants à ces insultes répétées publiées sur les réseaux sociaux, la Haute école pédagogique vaudoise organise vendredi une journée cantonale de formation continue.
"Si les autorités de tous les cantons romands commencent à prendre au sérieux ce problème, c'est que c'est une question de santé publique", a indiqué vendredi à la RTS Basile Perret, chef de projet sur la question du harcèlement et des violences en milieu scolaire dans le canton de Vaud.
Les conséquences de cette violence répétée peuvent impacter les adolescents jusque dans leur vie d'adulte, a-t-il estimé: "On a des témoignages de jeunes qui ont été harcelés et systématiquement mis de côté et qui ont extrêmement de peine, après coup, de s'insérer au niveau de la société. Certains jeunes développent des angoisses, des phobies, et il y a des conséquences à long terme. On se rend compte maintenant que certains jeunes, après coup, ont de la peine à trouver un emploi et à s'insérer de manière durable".
Près de 4% d'élèves de 15 ans concernés à Lausanne
Pour sa part, la psychologue Sonia Lucia a rappelé les résultats d'une enquête menée à Lausanne en 2014 auprès des jeunes de 15 ans, qui montrent que 3,7% d'entre eux ont été victimes de cyberharcèlement, de manière répétée, au cours des 12 derniers mois.
Ce phénomène n'a pas été repéré à temps, selon elle. "D'une part parce qu'on a déjà été dépassé par le harcèlement traditionnel à l'époque et on n'a pas considéré ce phénomène comme problématique. Et, dans un deuxième temps, on a été dépassé par les nouvelles technologies."
>> L'interview de la psychologue Sonia Lucia:
Propos recueillis par Romaine Morard
Texte web: hend