Le débat sur l'initiative populaire "Oui à l'interdiction de se dissimuler le visage" prend un coup d'accélérateur, car le PS souhaite profiter de ce texte pour élargir le débat.
L'initiative populaire vise à interdire la dissimulation du visage dans l'espace public, à l'image de ce qui se fait déjà dans le canton du Tessin.
Elargir le débat
Pour le PS, l'enjeu ne devrait pas être de proscrire le voile, mais plutôt de parler de prévention. Il souhaite ainsi un contre-projet qui se focaliserait surtout sur les questions d'égalité des sexes et des chances et d'accès au travail pour les femmes musulmanes.
Plusieurs mesures sont discutées en ce moment au sein de la gauche. La conseillère nationale bernoise Nadine Masshardt parle notamment de mettre en place des subventions pour financer des cours de prévention contre les violences familiales ou encore des séances d'information sur le système de santé suisse.
Une forme d'interdiction acceptée
Quant à l'interdiction de la burqa, qui est au centre de l'initiative, certains socialistes se disent prêts à accepter une forme d'interdiction, à l'image de Nadine Masshardt ou de la conseillère aux Etats vaudoise Géraldine Savary.
Mais, selon elles, cette interdiction doit être intégrée à un paquet de mesures plus larges. C'est d'ailleurs précisément ce qu'elles reprochent aux initiants. Pour Nadine Masshardt, une interdiction pure et simple de la burqa n'apporte aucune solution pour les femmes musulmanes.
La proposition des socialistes sonne donc comme une pression sur le Conseil fédéral afin qu'il propose un contre-projet mercredi. Il semble que la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga souhaite aller dans cette voie, selon la NZZ am Sonntag.
Joëlle Cachin/boi