Le texte renforce les bases du mandat de service public de la SSR dans tous les domaines, de l'information à la culture en passant par la formation, le divertissement ou le sport, a indiqué mardi le Département fédéral de la communication (DETEC), dirigé par Doris Leuthard.
Ainsi, les dépenses consacrées à l'information devraient se monter à au moins 50% des recettes provenant de la redevance.
Plus d'innovation et rajeunir son public
Le nouveau projet exige aussi une différenciation plus nette des offres de la SSR par rapport à celles des prestataires commerciaux. Elle devrait prendre plus de risques sur le plan de la création et de l'innovation que les diffuseurs privés. Et ceci ne doit pas se limiter à l'offre de divertissement, mais à l'ensemble des services journalistiques grâce notamment aux médias sociaux.
Les nouvelles technologies devraient aussi permettre à la SSR de rajeunir son public, les plus jeunes délaissant les médias classiques au profit d'internet.
Efforts en matière d'intégration
Dans les domaines du sport et du divertissement, le service public doit collaborer plus étroitement avec d'autres diffuseurs suisses. Il doit également communiquer régulièrement sur sa stratégie de programmes.
Tout un volet précise les efforts en matière d'intégration avec des exigences plus strictes en faveur des malvoyants et des malentendants ou des personnes issues de la migration. La garantie des prestations culturelles est aussi inscrite dans le projet.
Deuxième canal de la RSI remplacé par une offre multimédia
La nouvelle concession ne remet pas en cause le nombre de chaînes, si ce n'est pour la télévision en Suisse italienne. Le deuxième canal de RSI devrait être remplacé comme prévu par une offre multimédia, ce qui libérera des moyens supplémentaires. L'offre en romanche sur internet devrait aussi être étoffée.
ats/jzim
Débat en pleine campagne sur l'avenir de l'audiovisuel de service public
La concession actuelle, qui échouait au 31 décembre 2017, a été prolongée d'un an afin de mieux prendre en compte la situation actuelle. La mise en consultation du nouveau projet par les services de la conseillère fédérale Doris Leuthard se déroule alors que le peuple est appelé à voter sur l'initiative "No Billag" visant à supprimer la redevance radio-tv. En cas de "oui" le 4 mars, la nouvelle concession sera abandonnée.
Sinon, la redevance radio-tv sera généralisée dès 2019. Elle se montera à 365 francs par an contre 451,10 francs actuellement. La part revenant à la SSR sera plafonnée à 1,2 milliard de francs par an.
La nouvelle concession SSR doit entrer en vigueur début 2019 et être valable jusqu'à fin 2022. Si d'ici-là, l'actuelle loi sur la radio et la télévision n'a pas encore été remplacée par une nouvelle loi sur les médias électroniques, une prolongation est possible.
Publicité ciblée
La nouvelle concession permettra aussi à la SSR d'offrir de la publicité ciblée pour compenser la baisse de ses recettes publicitaires, mais avec des restrictions par rapport aux diffuseurs privés.
Elle ne pourra par exemple pas proposer de publicité régionale et devra se limiter à quatre minutes par heure. Pour rappel, cette décision suscite une levée de bouclier de la part des éditeurs.