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Les CFF peinent toujours à affronter les conditions hivernales

Un quai de gare à Zurich sous la neige (archives). [Keystone - Gaëtan Bally]
Les CFF peinent toujours plus à affronter les conditions hivernales / La Matinale / 2 min. / le 20 décembre 2017
Les dérangements se multiplient sur le réseau ferroviaire suisse au gré de la mauvaise météo hivernale. Les CFF l'admettent: lorsque la situation devient exceptionnelle, ils font avec les moyens du bord.

Aiguillages gelés, neige en quantité sur la voie ou matériel roulant qui peine à s'adapter au froid: les conditions de ce mois de décembre ont entraîné de nombreuses perturbations sur l'un des réseaux les plus denses au monde.

"Du 15 octobre au 15 avril, on est prêts pour affronter la neige", assure pourtant Etienne Marendaz, chef du centre technique de la région Ouest aux CFF. Mais en cas de situation exceptionnelle comme en ce mois de décembre, "malheureusement on fait comme tout le monde" explique le "Monsieur neige" romand de l'entreprise. "On fait avec le personnel et les infrastructures qu'on a."

Planification du personnel en question

Les CFF admettent avoir eu des soucis avec leur nouvel outil informatique de planification du personnel. Mais pour Jean-Pierre Etique, du Syndicat du personnel des transports (SEV), le problème est plus profond.

"Ils utilisent beaucoup leurs ressources pendant la belle saison, il y a beaucoup de chantiers planifiés pour remettre à flots l'infrastructure, et ces gens ont des quotas de minutes qui sont déjà atteints sur les 11 premiers mois de l'année", explique le syndicaliste. "Cela signifie que la plupart doivent partir en congé pour que le 31 décembre, ils aient les comptes de temps de travail à jour."

Pas une question de moyens

Cette quadrature du cercle pousse les CFF dans leurs limites, comme le reconnaît Etienne Marendaz. "C'est compliqué, cette planification. Si ça se présente comme l'année passée, où il n'y a eu aucun dérangement lié à la neige au mois de décembre, qu'est-ce qu'on fait des collaborateurs qu'on avait prévus pour déblayer la neige, s'interroge-t-il. "Il faut être un petit peu sorcier pour prévoir à l'avance."

"Ce n'est pas un problème de moyens", précise encore le responsable technique. "Une fois tous les 15-20 ans il arrive une situation exceptionnelle et je pense qu'il faut faire avec."

Les CFF acceptent donc les risques de dérangements: l'hiver est la saison des retards, une réputation qui se vérifie cette année.

"Il faut que les CFF assument leurs responsabilités"

A l'échelon politique, le conseiller aux Etats Olivier Français refuse de se plier à cette fatalité. Il annonce vouloir prochainement interpeller la ministre des Transports Doris Leuthard au sujet de ces retards. Pour le PLR vaudois, il n'est pas question d'accepter la justification des CFF sur la base de problèmes de logiciel et de planification.

>> Ecouter l'interview d'Olivier Français dans la Matinale :

Olivier Français. [Keystone - Gaëtan Bally]Keystone - Gaëtan Bally
CFF et conditions hivernales: interview d'Olivier Français (PLR/VD) / La Matinale / 46 sec. / le 20 décembre 2017

Rouven Gueissaz/oang

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La densité du réseau en cause, selon des conducteurs

De l'avis de différents conducteurs de locomotive consultés par la RTS, les retards en cascade par temps de neige sont surtout provoqués par la densité du réseau et les marges de manœuvre réduites pour accomplir les tâches.

En cas de flocons, les rails sont glissants et les trains ont plus de peine à accélérer ou à freiner. Il n'en faut pas plus pour provoquer 3 ou 4 minutes de retard aux heures de pointe, ce qui peut provoquer par la suite un effet boule de neige. A titre d’exemple, 600 trains circulent chaque jour sur le tronçon Lausanne-Genève et que le laps de temps le plus court entre deux trains est de seulement deux minutes.

>> Les explications de Rouven Gueissaz dans Forum: