La réforme a été rejetée en septembre dernier pour de nombreux motifs, dont aucun n'aurait pu à lui seul mener à l'échec, a déclaré le conseiller fédéral Alain Berset. Tout le monde s'accorde sur les objectifs. Ils restent inchangés, à savoir maintenir le niveau des rentes et assurer le financement du premier et du deuxième pilier à moyen terme.
Mais les deux composantes seront traitées dans deux volets séparés, a expliqué le ministre des affaires sociales. La priorité est donnée à la réforme de l'AVS dont les principales orientations ont été définies.
Flexibilité
L'âge de référence de la retraite sera fixé à 65 ans pour les hommes comme pour les femmes comme le prévoyait déjà le projet rejeté par le peuple. Mais des mesures de compensation seront prévues pour pallier le relèvement de l'âge pour les femmes, a précisé Alain Berset.
La flexibilité est au coeur du projet avec la possibilité de prendre sa retraite entre 62 et 70 ans. La population sera toutefois incitée à travailler au-delà de 65 ans.
Calendrier fixé
Le Conseil fédéral a chargé le Département fédéral de l'intérieur de lui présenter les grandes lignes du projet de réforme de l'AVS d'ici février 2018. La consultation devrait être lancée en été et le message adopté à la fin de l'année prochaine.
Après le débat aux Chambres, la votation populaire devrait avoir lieu au plus tôt en 2020, a estimé le ministre de l'Intérieur. La réforme pourrait alors entrer en vigueur en 2021. La question du financement de l'AVS n'a pas encore été précisée. Elle fera partie de la discussion menée d'ici février, a relevé Alain Berset.
Quant à la réforme du deuxième pilier, aucun calendrier n'a encore été fixé. Alain Berset veut s'appuyer sur une base élaborée avec le concours des partenaires sociaux. La présence de ces derniers est indispensable pour arriver à un compromis, selon lui. L'objectif est d'arriver à un projet stable et fort qui s'appuie sur un large soutien.
La réforme du 2e pilier ait renvoyée aux calendes grecques
La proposition faite par le Conseil fédéral réjouit Philippe Nantermod. "On voit que le plan B du PLR devient le plan A du Conseil fédéral", a déclaré le vice-président du PLR dans l'émission Forum.
Egalement interrogé sur La Première, Christian Levrat a lui regretté que "la réforme du 2e pilier soit renvoyée aux calendes grecques". Le président du Parti socialiste suisse est aussi revenu à la charge concernant l'âge de la retraite des femmes. "S'il n'y a pas une majorité de femmes gagnantes, nous ferons un référendum."
ats/jgal