La fronde est lancée contre la promotion des cigarettes. Des professionnels de la santé et des politiciens ont préparé une initiative populaire intitulée "des enfants et des jeunes sans publicité pour le tabac".
"Il faut éviter que les jeunes tombent dans ce piège", explique au 19h30 de la RTS le conseiller aux Etats Hans Stöckli (PS/BE), membre du comité d'initiative. "C'est la publicité qui les met dans le piège, alors il faut interdire la publicité qui atteint les jeunes", explique le président de l'Alliance pour la santé en Suisse.
Actuellement, plusieurs cantons interdisent déjà la promotion du tabac sur les panneaux d'affichage. En Suisse romande, le Jura et Fribourg l'autorisent. A Neuchâtel, un projet de réglementation est en cours d'élaboration.
Y compris sur le web
Les initiants veulent aller plus loin que les cantons. Leur projet prévoit de bannir, dans tout le pays, les publicités de cigarettes des panneaux d'affichage, journaux, concerts, festivals, cinémas ainsi que d'internet et des réseaux sociaux, partout où des jeunes pourraient être touchés.
"Si les jeunes n'ont pas fumé jusqu'à l'âge de 21 ans, il y a de grandes chances qu'ils restent non-fumeurs", déclare Annick Rywalski, responsable prévention de la Ligue suisse contre le cancer, rappelant que la fumée est responsable de nombreuses maladies.
Bataille politique
Cette initiative est aussi une réponse politique à la "loi tabac". Désapprouvant le Conseil fédéral, la majorité bourgeoise du Parlement avait refusé d'interdire la publicité. Et la nouvelle version de la loi, présentée début décembre, ne prévoit pas de restriction dans les cinémas, l'affichage et la presse payante.
>> Lire : Un projet de loi sur le tabac assoupli proposé au Parlement
Pour Bruno Pezzatti (PLR/ZG), une nouvelle interdiction irait "trop loin": "Nous avons beaucoup accompli avec la protection des jeunes contre le tabac, nous avons aussi beaucoup accompli pour les non-fumeurs. Nous devons aussi nous prendre soin de nos libertés."
Le comité d'initiative prévoit de débuter la récolte de signatures en février.
Loïs Siggen Lopez/vtom