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Dans le conflit avec l'UE, les partis regrettent un manque d'anticipation

Le Conseil fédéral a jugé jeudi "inacceptable" la limitation à un an de l'équivalence pour la Bourse suisse par l'Union européenne. [Keystone - Gaëtan Bally]
Le Conseil fédéral a jugé jeudi "inacceptable" la limitation à un an de l'équivalence pour la Bourse suisse par l'Union européenne. - [Keystone - Gaëtan Bally]
Les partis ont vite réagi après les menaces proférées par Doris Leuthard contre l'UE. Le PS veut notamment que le gouvernement abandonne son comportement contre-productif, tandis que l'UDC exige qu'il aille plus loin.

L'Union européenne tente de tirer profit des faiblesses d'un gouvernement en manque de "leadership", relève l'UDC.

"Si nos conseillers fédéraux ne se réveillent pas enfin, en prenant des mesures pour contrer cette discrimination manifeste de la Suisse par la bureaucratie arbitraire et irresponsable de Bruxelles, quand s'engageront-ils vraiment pour l'indépendance et la liberté de notre pays?", a indiqué jeudi le parti dans un communiqué.

L'UDC réitère sa demande de renoncer au milliard de cohésion que la Confédération a promis à Bruxelles, et propose en outre que la Suisse se retire sans délai du programme de relocalisation des réfugiés mis sur pied par l'UE. Enfin, le parti estime que la suppression du droit de timbre envisagée doit être décidée immédiatement.

>> Lire : Fâchée, la Suisse réagit à la limitation de l'équivalence boursière par l'UE

Le PLR "consterné"

De son côté, le Parti libéral-radical (PLR) se dit "consterné" par la manière avec laquelle l'Union européenne traite la Suisse, "alors que nous sommes censés être un pays ami".

Une gifle qui voit dans la décision de la Commission européenne une tentative de chantage. Dans ces conditions, les libéraux-radicaux remettent en question le milliard de cohésion.

Selon le parti de droite, la décision de la Commission européenne pourrait avoir de lourdes conséquences pour la finance et l'économie helvétiques.

Le "sommet de l'impuissance" pour le PS

Le Parti socialiste (PS) critique quant à lui un Conseil fédéral en mains bourgeoises qui offre une image de désolation dans la politique européenne.

Que la Suisse envisage à présent de supprimer les droits de timbre, c'est "le sommet de l'impuissance", écrit le PS. Il s'agirait d'un cadeau fiscal de plusieurs milliards en faveur des spéculateurs en bourse et des entreprises. Une telle faveur serait complètement inappropriée et n'apaiserait en rien les relations avec Bruxelles.

En conséquence, le parti demande au Conseil fédéral d'abandonner son comportement contre-productif dans la politique européenne. "Le ministre des Affaires étrangères PLR Ignazio Cassis doit enfin prendre les choses en main", car la vaine cacophonie de ces dernières semaines a déjà causé suffisamment des dégâts, et c'est un "blocage total" qui menace.

"Discrimination", selon le PDC

Le Parti démocrate-chrétien estime aussi que l'UE discrimine la Suisse, et qu'une telle "inégalité de traitement" met en danger la normalisation des relations bilatérales.

La décision de la Commission européenne contribue en outre à une insécurité juridique dommageable pour le négoce des actions.

Les démocrates-chrétiens saluent l'éventualité d'une suppression des droits de timbre, qui profiterait à la place financière suisse et à l'économie dans son ensemble, "si le financement de cette mesure était garanti", a indiqué la secrétaire générale du parti Béatrice Wertli.

ats/kg

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