Il n'y a pas d'alternative raisonnable à la libéralisation de
l'électricité, ont souligné les représentants de la branche, Kurt
Rohrbach, président de l'AES et Josef A.Dürr, son directeur, réunis
lors d'un point presse mercredi à Lausanne. Revenir à l'état actuel
entraînerait des coûts très élevés.
Suite au tollé provoqué par la hausse des prix de l'électricité
en 2009, le Conseil fédéral annoncera des modifications de
l'ordonnance sur l'approvisionnement en électricité mercredi
prochain ou au début décembre. L'AES espère avoir un texte adapté
sur lequel s'appuyer avant que les diverses propositions de
commissions et de parlementaires ne soient discutées.
Efforts consentis
Pour réduire cette "augmentation abrupte" et ne pas remettre en
cause une loi qui a été agréée au niveau politique, la branche a
proposé à l'Office fédéral de l'énergie diverses mesures. Ces
solutions permettent de se rapprocher des objectifs du Conseil
fédéral qui vise une baisse de la hausse de 40%. L'AES est
notamment prête à faire un effort financier sur le prix
d'acheminement de l'électricité pendant une période transitoire de
deux ou trois ans.
Au niveau du transport géré par Swissgrid, les coûts de réserve en
cas de black out qui sont mis à disposition à un prix élevé seront
en partie pris à charge par la branche. L'AES assumerait de plus
une partie des coûts liés aux changements de système pour diminuer
l'effet extrême de l'augmentation auprès des grandes entreprises
notamment. Les montants accordés à la promotion des énergies
renouvelables pourraient aussi être diminués, suggère
l'association.
Chaos craint
Le passage d'un système multiple à un système plus uniforme ne
se fait pas sans mal, relèvent les représentants de la branche.
Certaines des critiques sont justifiées. Mais l'AES craint que tous
les progrès accomplis ne soient remis en cause parce que certains
éléments de l'ordonnance ont besoin d'une correction. Si la loi est
remise en cause, ce sera le chaos, avertit-elle.
L'augmentation du prix de l'électricité se montera en moyenne à
13% en 2009, selon les chiffres de l'AES. Elle ne dépend pas
uniquement de la libéralisation partielle du marché, a-t-elle
rappelé. Le prix de l'électricité aurait de toute façon
augmenté.
ats/hof
Les hausses prévues
Fin octobre, on apprenait qu'en 2009, la facture d'électricité des ménages sans chauffe-eau augmentera de 8% en moyenne, celle des ménages avec chauffe-eau ou pompe à chaleur de 13%.
A l'avenir, le prix de l'électricité augmentera du fait de suppléments fixes pour la promotion des énergies renouvelables (vent, solaire, biomasse, géothermie, petites centrales hydrauliques) et des services de Swissgrid, expliquait alors l'AES.
Ces suppléments s'élèvent en tout à 1,35 centime par kilowattheure consommé. Sans ces suppléments fixes, les ménages avec chauffe-eau ne subiraient qu'une hausse moyenne de 4,2%, les ménages sans chauffe eau, une augmentation de 0,8%, soulignait encore l'AES.
L'Association des entreprises électriques suisses a jugé ces hausses "modérées".
L'AES effectue chaque année des sondages sur les tarifs auprès de ses membres. Ses prévisions se basent sur un échantillon représentatif d'entreprises électriques qui alimentent un bon tiers des ménages suisses.