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Vaud: un jeune chauffard condamné

Les audiences dureront plusieurs jours au Tribunal de Vevey.
Les juges ont été moins sévères que le demandait le Ministère public.
Le jeune homme responsable d'un accident mortel près de Rossinière (VD) en 2007 a écopé mardi d'une peine de 12 mois de prison avec sursis. Il a été reconnu coupable d'homicide par négligence et de violation grave des règles de circulation.

En février 2007, le jeune homme a causé la mort de ses deux
passagers après avoir perdu la maîtrise de son véhicule qui a chuté
dans un ravin sur la route de Château-d'Oex (VD). L'un de ses amis,
qui le suivait de près sur la route, écope de 120 jours-amende,
également avec sursis.

Le Tribunal correctionnel de Vevey (VD) n'a pas entièrement
suivi le Ministère public qui avait requis 18 mois
d'emprisonnement. Il a estimé que les deux conducteurs «ont cédé à
la griserie de la vitesse par effet de meute, sans convenir d'une
course-poursuite».

Un garçon sage

Le principal condamné, qui roulait à une vitesse «totalement
inadaptée à la configuration des lieux et à l'état de la route, a
gravement manqué à son devoir de prudence», selon l'acte de
jugement.



Le chauffard, qui «n'est pas un criminel mais un jeune homme
habité par un sentiment d'invulnérabilité», a commis «une faute
lourde, au prix très lourd». A décharge, les juges retiennent le
casier vierge de ce «garçon sage dont le grand défaut était une
propension à la vitesse».

«A tombeau ouvert»

C'est après une soirée sage, tranquille et pas arrosée, selon
les condamnés, que le groupe d'amis a décidé de se rendre au moyen
de quatre véhicules dans un pub de Château-d'Oex, vers 23h00.
L'enquête de la police a corroboré cette version des faits.



La voiture conduite par le principal condamné, appartenant à son
père, avait des pneus arrière lisses et sous-gonflés. Sur le
trajet, suivi par l'un de ses amis, il a dépassé une file de quatre
véhicules à une vitesse largement excessive, en franchissant une
ligne blanche de sécurité. Selon un témoignage, le bolide roulait
«à tombeau ouvert».

Rongé par les remords

Après avoir traversé une localité à vitesse plus modérée, le
jeune homme a à nouveau accéléré jusqu'à atteindre une vitesse
d'une centaine de km/h, toujours suivi par son ami. Peu après avoir
pris deux virages serrés en «S», il a perdu la maîtrise de son
véhicule.



Arrachant une perche à neige et roulant une vingtaine de mètres
sur le terre-plein, le véhicule a percuté un arbre, puis a dévalé
un ravin avant de s'immobiliser 30 mètres plus bas. Les deux
passagers, cousins du conducteur, sont décédés sur le coup.



Le conducteur a réussi à remonter, aidé par l'ami qui le suivait.
Ce dernier est alors parti chercher de l'aide à Château d'Oex. Au
moment où la première ambulance est arrivée, l'automobiliste fautif
a tenté de se suicider en se précipitant dans le ravin. A
l'audience, rongé par la culpabilité, le jeune homme a paru
extrêmement affecté.



ats/sbo

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Manifestation pour des peines plus sévères

L'association de défense des victimes de la route Roadcross a manifesté lundi en soirée sur la place fédérale à Berne pour des peines plus sévères pour les chauffards: à ses yeux, l'indignation populaire contre des juges trop cléments et des lois insuffisantes est justifiée.

Plusieurs orateurs, dont des membres du Conseil national, ont pris la parole devant la centaine de personnes présentes: à l'unisson, ils ont demandé de serrer la vis en matière de chauffards.

Roadcross demande aussi des mesures de prévention, comme le prévoit le paquet «Via Secura» de la Confédération actuellement en consultation. Enfin, un renforcement des contrôles routiers constitue également un moyen préventif.

Retrait de permis à vie

Pour la vice-présidente de la Conférence des directeurs cantonaux de la police Karin Keller-Sutter, les chauffards incorrigibles doivent se voir retirer leur permis de conduire à vie.

La St-Galloise s'en prend aussi aux sociétés de leasing qui, selon elle, ne devraient pas attribuer de véhicules aux acheteurs disposant d'un permis à l'essai.

Durcir les sanctions contre les chauffards serait sûrement la mesure de prévention la plus efficace, estime la directrice de la police st-galloise qui s'exprimait dans une interview publiée lundi par la «Neue Luzerner Zeitung».