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Chasse aux chauffards dans le canton de Vaud

Un avertissement à prendre au pied de la lettre.
La police vaudoise ouvre les hostilités vis-à-vis des chauffards.
Les contrôles de police seront renforcés ces deux prochaines semaines sur les routes du canton de Vaud. Souhaitée par Jacqueline de Quattro, cette opération «coup de poing» vise les chauffards, mais se veut aussi préventive.

Durant 15 jours, les excès de vitesse, le taux d'alcoolémie et
toutes autres infractions à la loi sur la circulation seront
traqués de manière intensive.

On peut parler d'une véritable action "coup de poing" de la
police vaudoise qui déploiera une grande partie de ses troupes pour
renforcer massivement les contrôles routiers.



Invitée au 12:30 de La 1ère (RSR), Jacqueline de Quattro,
conseillère d'Etat en charge de la Sécurité et de l'environnement,
a expliqué les motifs de cette action. "On avait réussi à faire
diminuer le nombre d'accidents de la circulation depuis 2004 et on
constate aujourd'hui une recrudescence des morts sur les
routes".



Au cours du dernier semestre, le canton de Vaud a enregistré dix
accidents mortels et douze morts de plus qu'à la même période de
2007, relève la police.



Il s'agit de rappeler les règles de la prudence aux usagers, par
une action répressive et préventive, a indiqué Jacqueline de
Quattro.

Gros moyens

Jusqu'au 1er janvier 2009, la gendarmerie intensifiera son
action dans tous les domaines touchant la circulation routière.
Deux contrôles de grande ampleur seront effectués dans chacune des
quatre régions du canton et sur plusieurs points (nord, est, ouest
et agglomération lausannoise).



Des radars mobiles seront placés aux points stratégiques qui
cumulent le plus d'accidents. Les voitures banalisées de police
seront aussi engagées de manière plus intense.



Par son aspect préventif et répressif, cette action s'inscrit dans
le programme global d'apaisement mené par la police cantonale
depuis plusieurs années, relève la police.

Contexte bien particulier

Les chauffards sont devenus un thème très à la mode, et ce,
jusqu'au plus haut niveau de la politique suisse. Moritz
Leuenberger, lui-même, est en effet sorti de sa réserve pour
fustiger le comportement de ces fous du volant. Lundi dernier sur
les ondes de la RSR, il avait clamé son ras le bol des chauffards
en réclamant des peines plus sévères à leur encontre!



De son côté l'association Road cross, association de défense des
victimes de la route, s'apprête à lancer une initiative qui demande
deux ans de prison au minimum en cas d'accident mortel, zéro pour
mille d'alcoolémie et des voitures bridées pour les jeunes
conducteurs.



Magali Phillip/Mber/ant

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Une réponse politique

Dernièrement des accidents mortels mettant en cause des conducteurs roulant trop vite ont fait la une des médias.

Ce week-end encore, deux jeunes de 18 et 19 ans sont décédés sur une route de Payerne à la suite d'une embardée.

Il faut donc interpréter l'action de prévention et de dissuasion de la police vaudoise comme une réponse politique de Jacqueline de Quattro à la polémique actuelle où les autorités sont souvent critiquées pour leur manque d'engagement en matière de prévention routière.

Statistiques sur le profil des chauffards

Sur les routes helvétiques, la conduite en état d'ivresse est plutôt une spécialité suisse. Les conducteurs étrangers se distinguent en appuyant trop lourdement sur le champignon, révèle l'Office fédéral de la statistique (OFS).

Près de 20'700 condamnations ont été prononcées en 2007 pour violation grave du code de la route. Quelque 53% des jugements concernent des étrangers, dont 12% sont des Italiens, 9% des personnes d'ex-Yougoslavie et 8% des Allemands, indiquent les chiffres publiés dimanche par la «NZZ am Sonntag», confirmés lundi à l'ATS.

La conduite en état d'ivresse a abouti à 17'000 condamnations, dont 64% concernait des Suisses. En regard des nationalités, les conducteurs italiens, portugais et français ont été les plus souvent condamnés parmi les étrangers, avec chacun 6%. Mais tous ces chiffres sont à manier avec précaution, met en garde l'OFS.

Le risque de stigmatiser une communauté est grand, souligne dans "Le Matin" Roland Widerkehr, fondateur de Road Cross, association de prévention des accidents. Sa solution: des programmes spécifiques avec les différentes communautés étrangères.

D'autres critères entrent en ligne de compte chez les adeptes du champignon, peut-on lire dans la "Neue Luzerner Zeitung": le revenu et le niveau de formation.