Le "TJ" signé a marqué une petite révolution pour l'accès à l'information des sourds et malentendants en Suisse. Avant sa première diffusion il y a exactement dix ans, ces personnes devaient se contenter des sous-titres et dépendaient des proches qui leur donnaient des informations.
Aujourd'hui, plus de 10'000 personnes peuvent potentiellement en bénéficier en Suisse.
Français, langue étrangère
Quelque 50% des programmes de la SSR sont sous-titrés (ce chiffre passera prochainement à 80%): si cette mesure est appréciée des sourds et malentendants, elle n'est pourtant pas suffisante.
"Les sous-titres sont en français, une langue étrangère à apprendre pour les sourds", indique Sandrine Burger, la porte-parole de la Fédération suisse des sourds. "C'est accessible, mais cela reste difficile", précise-t-elle.
Défi de haute voltige
Seuls sept interprètes en Suisse romande sont en mesure de relever un défi quotidien de haute voltige: "traduire" l'entier du 19h30 de la RTS - aussi bien les lancements des présentateurs que les sujets - en direct et en continu.
Pour faire parler les mains et le visage, les interprètes travaillent en binôme chaque soir avec le présentateur. "C'est un énorme travail mental, où l'on doit entendre ce que dit la personne, mais aussi la comprendre, donc heureusement qu'on l'a préparé", précise Clarisse Trichard.
En dix ans, ce sont 3650 journaux télévisés qui ont ainsi été signés.
>> Sujet traité lundi dans le 19h30 de la RTS
Isabelle Gonet
Adaptation web: Stefan Renna