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La consultation médicale de base est désormais limitée à 20 minutes

Qui payera la réduction de temps de consultation médicale? [Fotolia - ronstik]
Qui paiera la réduction de temps de consultation médicale? / On en parle / 10 min. / le 4 janvier 2018
La consultation de base est limitée à 20 minutes depuis le 1er janvier pour tous les médecins, généralistes ou spécialistes. Mais quelles seront les conséquences pour la prise en charge des patients?

"Ces mesures sont une petite révolution. On transforme un certain nombre de prestations forfaitaires en des prestations au temps, avec une limitation sérieuse de celui-ci", souligne Philippe Eggimann, président de la société vaudoise de médecine, jeudi dans l'émission On en parle de la RTS.

Comment la prise en charge des patients sera-t-elle affectée? "La plupart des médecins ne vont pas changer leur pratique. Soit ils ne factureront pas le temps supplémentaire, soit les assureurs ne rembourseront pas une partie des factures que les médecins continueront d'envoyer", prévoit Philippe Eggimann.

Il précise toutefois que certains praticiens ont déjà annoncé, par des affichettes dans leurs salles d'attente, que chaque consultation devait être consacrée à un seul "problème". "Mais en réalité, les journées ne sont pas extensives, il est peu probable qu'ils multiplient les consultations dans le temps de travail habituel", estime-t-il.

Pathologies multiples et coordination compliquée

Une partie des coûts sera-t-elle transférée sur le patient? "C'est une possibilité. On instaurerait à ce moment-là une médecine à deux vitesses, ceux qui ont les moyens de s'offrir pourront avoir du temps supplémentaire", avance Philippe Eggimann. Il ajoute que certains spécialistes ont déclaré qu'il ne serait désormais plus possible de traiter l'ensemble des problèmes en une seule consultation, ce qui créera des délais.

Le problème est particulièrement marqué pour les patients présentant plusieurs pathologies, même s'il sera possible de prolonger - si l'assurance maladie l'accepte - leur temps de consultation, ainsi que pour les enfants et les personnes âgées.

"Mais c'est toute la coordination des soins qui est potentiellement mise en cause lorsqu'il faut l'intervention de plusieurs spécialistes pour un même patient", souligne Philippe Eggimman. D'autant plus que le temps pouvant être facturé à charge de l'assurance maladie en l'absence du patient (pour l'étude de cas, l'établissement du dossier, transfert de celui-ci, etc.) sera lui réduit de moitié.

Des économies limitées

Avec ces mesures, l'objectif de l'Office fédéral de la santé publique est d'économiser 470 millions de francs, soit 3,7% du budget des prestations médicales ambulatoire. "Les effets ne seront pas aussi importants qu'escompté, en tout cas sur les coûts globaux de la médecine", nuance le spécialiste. Selon lui, les économies qui pourraient être réalisées en 2018 ne représentent que 0,6% des coûts totaux de la médecine.

Sujet: Henry Buxant et Julien Schekter

Adaptation web: Jessica Vial

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