Une telle offre est "absolument cohérente" avec l'attitude de
Berne dans ce dossier, selon la ministre des Affaires étrangères
dans la NZZ am Sonntag .
Les Etats-Unis ont besoin du soutien d'autres Etats pour
résoudre le problème de Guantanamo, a souligné la conseillère
fédérale. La fermeture de cette prison située sur l'île de Cuba, où
des "ennemis combattants" ont été détenus des années sans jugement,
a été décidée par le nouveau chef de la Maison Blanche, Barack
Obama.
Décision "cohérente"
En novembre dernier, la Suisse avait rejeté la demande d'asile
de trois anciens détenus. Pour la conseillère fédérale, la récente
décision du Conseil fédéral d'examiner l'accueil d'ex-prisonniers
"est absolument cohérente avec notre attitude jusqu'ici".
"Nous disons constamment qu'il faut combattre le terrorisme
international, mais qu'il faut également respecter les droits de
l'homme. C'est pour cela que nous avons systématiquement critiqué
Guantanamo et que nous signalons maintenant aux Etats-Unis notre
disponibilité à aider à la résolution du problème", explique la
ministre.
Une contrepartie?
La Suisse agit pour des raisons humanitaires, relève la cheffe
du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) dans la NZZ
am Sonntag. Mais si ce signal de Berne contribuait à une position
américaine plus clémente dans le dossier des accusations d'évasion
fiscale à l'encontre de l'UBS, "cela ne serait sûrement pas un
mal", conclut Micheline Calmy-Rey.
ats/mej
Le PDC juge la proposition délicate
L'idée d'accueillir en Suisse des prisonniers de Guantanamo, évoquée par le Conseil fédéral, est loin de faire l'unanimité dans le pays.
Après les directeurs cantonaux de la justice, le PDC fait aussi part de son scepticisme.
En effet, le président du PDC Christophe Darbellay juge la proposition de la Suisse "très délicate", dans un entretien au journal Sonntag.
Les Etats-Unis ont construit Guantanamo et devraient régler eux-mêmes le problème, selon lui. Il y a suffisamment de place pour cela entre l'Arizona et l'Ohio.
Vice-présidente de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CDJP), la Saint-Galloise Karin Keller-Suter a souligné dans la SonntagsZeitung les réticences des cantons.
Elle a aussi pris position sur l'idée que le Conseil fédéral chercherait ainsi à se concilier les bonnes grâces des Etats-Unis dans l'affaire fiscale impliquant l'UBS.
L'impression est qu'il s'agit d'intérêts helvétiques qui n'ont rien à voir avec Guantanamo, selon la radicale.
Lier des intérêts fait certes aussi parfois partie de la politique extérieure, mais cela ne permet pas toujours d'atteindre les objectifs voulus et peut se révéler délicat.