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"Le système de santé tel qu'il est conçu actuellement n'est pas durable"

Bertrand Kiefer, médecin et rédacteur en chef de la Revue médicale Suisse. [RTS]
Bertrand Kiefer, médecin et rédacteur en chef de la Revue médicale Suisse. - [RTS]
Avec l'augmentation vertigineuses des primes maladie et une part de la population qui renonce à voir un médecin pour des raisons de coûts, le système de santé n'est pas durable, estime le médecin Bertrand Kiefer.

Depuis 1999, les primes maladie ont augmenté de 113%. Prendre soin de sa santé pèse de plus en plus lourd dans le porte-monnaie des ménages, au point que 16,2% de la population a renoncé à voir un médecin en 2016.

"Les classes moyennes le ressentent. Mais surtout, le souci est que le système tel qu'il est conçu actuellement n'est pas durable", affirme le médecin et rédacteur en chef de la Revue médicale Suisse, Bertrand Kiefer, mardi sur le plateau du 19h30.

L'abandon des soins pour des raison de coût finirait même par coûter plus cher à la société, prévient le médecin. Mais ce qu'il craint surtout, c'est le risque d'une glissade dangereuse vers l'abandon de certaines classes de personnes, commes les aînés ou les pauvres. "On va vers un risque de violences extrêmes et un délitement de ce qui fait une communauté comme la nôtre", alerte-t-il.

La santé en vaut-elle le coût?

Parallèlement, le secteur de la santé assiste à une explosion de technologies, de données et de médecine personnalisée. "Un monde extraordinaire est en train de s'ouvrir", souligne Bertrand Kiefer, citant notamment de nouvelles méthodes de dépistages, ou des traitements permettant de vivre plus longtemps.

Au regard de ces avancées, et hormis les personnes aux revenus modestes, la santé n'en vaut-elle pas le coût? "Il est normal que cela coûte de plus en plus cher et que cela mange de plus en plus de notre porte-monnaie", tempère le médecin.

"A quoi sert-il de consommer toujours plus d'objets de plus en plus inutiles, si on n'est pas soi-même en bonne santé, si on a des douleurs chroniques ou un cancer qui n'a pas été bien dépisté?" s'interroge-t-il.

Propos recueillis par Darius Rochebin/fme

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