Après une "année intense dans les échanges et les contacts avec l'Union européenne" et "un mois de décembre qui a réservé quelques surprises", le président de la Confédération Alain Berset estime dans La Matinale de la RTS lundi que la Suisse et l'Europe "se reparlent avec intensité" et qu'il "faut affronter les questions telles qu'elles se présentent" avec l'Union européenne (UE).
Des tensions à fin 2017
Revenant sur les tensions avec l'UE fin 2017, Alain Berset souligne qu'il n'était "pas correct" de la part de Bruxelles d'inscrire la Suisse sur la liste grise des paradis fiscaux, surtout que des progrès ont été faits par Berne.
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"Nous avons avec les pays qui nous entourent, avec l'Union européenne, l'échange automatique d'informations", rappelle le Fribourgeois. "Je ne trouve pas correct que l'on mette sur liste grise un pays qui a fait ce pas, qui d'égal à égal avec les autres, travaille aussi pour l'avenir."
Alain Berset pointe aussi le dossier de la non-reconnaissance de la Bourse suisse, qui limite sa possibilité de faire le commerce d'actions européennes. Et de rappeler que la Suisse doit pouvoir "obtenir une situation qui nous paraîtrait juste", soit une reconnaissance, parce que la Confédération "remplit les critères" de l'Union européenne.
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Les chantiers pour 2018
Soulignant le "besoin de coordination accru" entre le président de la Confédération et le ministre des Affaires étrangères, Alain Berset explique qu'il a un certain nombre de contacts prévus durant l'année, y compris avec des pays voisins de la Suisse et des membres de l'Union européenne, autant d'occasions d'évoquer les relations entre la Suisse et l'UE. Pour le socialiste, il est important que le Conseil fédéral puisse discuter et définir en collège la position suisse pour les rapports avec l'UE.
Sur la perception du dossier européen par les partis politiques, Alain Berset constate qu'une certaine "nervosité" et une "surenchère verbale" règnent après les "surprises" de novembre et décembre.
"Les fronts bougent"
Il remarque pourtant qu'une "certaine ouverture" voit le jour et que les "fronts bougent" du côté des partis dans la relation avec l'Union européenne. "Tout le monde a compris que nous avons besoin de relations stables. (...) Nous avons besoin de savoir quelles sont nos relations et comment elles se développent."
Pour le président de la Confédération, les prochains mois permettront de clarifier ces questions et de voir avec quel calendrier et quels alliés le dossier européen pourra évoluer. Alain Berset refuse toutefois de commenter plus en détail le calendrier avant que le Conseil fédéral ait pu discuter de la question.
Propos recueillis par Romain Clivaz
Adaptation web: Eric Butticaz