Le Conseil fédéral a discuté mercredi matin de la venue de Donald Trump à Davos dans deux semaines. L'arrivée d'un président américain en exercice sur le territoire suisse est en effet rare. La dernière visite de ce type remonte en effet à Bill Clinton en 2000. Ce dernier s'était aussi rendu dans la station grisonne à l'occasion du Forum économique.
Ce voyage est aussi une occasion rêvée pour la diplomatie suisse qui va tenter de nouer le contact avec le président américain. Les démarches en sont dans leur phase initiale. Trouver une plage libre dans l'agenda du président de la première puissance mondiale n'est en effet pas chose aisée.
Le gouvernement s'est notamment entretenu pour savoir lequel des sept ministres pourrait rencontrer le président américain, si une entrevue se confirme, même pour quelques minutes dans une arrière-salle d'un hôtel davosien, sachant que la tâche revient, en principe, au président de la Confédération, soit Alain Berset.
Un gouvernement "réjoui"
Contacté à la suite de la séance du Conseil fédéral, son porte-parole a expliqué que le collège a été informé mercredi matin des contacts établis avec les autorités américaines durant ces derniers jours. Pour le reste, tout est encore très flou. Des clarifications sont en cours.
Le porte-parole du Conseil fédéral André Simonazzi ajoute tout de même que le gouvernement "se réjouit" de la venue du président Trump en Suisse. Les services du président de la Confédération affirmaient aussi mardi soir qu'Alain Berset rencontrerait "volontiers" Donald Trump.
Un défi sécuritaire pour la Suisse
La venue de Donald Trump dans les Grisons représente aussi un défi sécuritaire pour la Suisse, même si à ce stade, les responsables de la police cantonale grisonne ou de l'armée suisse, qui mobilise des milliers de soldats à Davos, ne font aucun commentaire. Ils indiquent uniquement que le dispositif mis en place est adapté à la venue de hauts dirigeants internationaux. Ils rappellent par exemple que l'an passé, le président chinois Xi Jinping était de passage à Davos, puis à Berne pour une visite d'Etat.
Mais la station grisonne, transformée en bunker alpin le temps d'une semaine, risque bien d'être barricadée encore davantage cette année avec la venue de Donald Trump. Dans ce contexte, des manifestations, qu'on avait plus vu depuis des années à Davos, sont possibles. Les jeunes socialistes envisagent une mobilisation anti-Trump.
Une récolte de signatures a aussi démarré mercredi matin sous le slogan "Trump not welcome - stay out of Davos" ("Trump n'est pas le bienvenu, qu'il reste loin de Davos"). L'ambiance s'annonce donc électrique lors du Forum de Davos.
Pietro Bugnon/ebz