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Ces milliards du rail qui échappent à la Suisse romande

Un calcul de la RTS montre que les projets d'infrastructures ferroviaires dans les cantons romands - hors Berne - n'ont représenté que 17% des investissements de ces 30 dernières années.

La Conférence des transports de Suisse occidentale (CTSO) estime que la répartition des investissements dans l'infrastructure ferroviaire à l'horizon 2035 entre les régions n'est pas équitable.

L'argument de la CTSO consiste à dire que la Suisse occidentale (les sept cantons romands, en comptant Berne) représente 40% des habitants, du PIB, des emplois et de la superficie géographique, et que, par conséquent, les investissements ferroviaires devraient refléter cette réalité.

Ce chiffre est loin d'être atteint avec les ébauches actuellement mises en consultation par le Conseil fédéral. Dans la variante à 11,5 milliards, seuls 21% de la somme concernent des projets en Suisse occidentale (25% pour la version à 7 milliards).

>> Lire : Les cantons romands se disent insatisfaits du plan fédéral sur le rail

Mais le déséquilibre est encore plus marqué si l'on exclut Berne, qui compte une minorité francophone. Selon un calcul de la RTS basé sur les chiffres compilés par la CTSO, les cantons de Genève, Vaud, Jura, Fribourg, Valais, Neuchâtel verraient ainsi moins de 12% de la variante à 11,5 milliards et moins de 10% de la variante à 7 milliards investis sur leurs terres, alors que ces 6 cantons représentent environ 25% des habitants, du PIB et des emplois et de la superficie géographique du pays.

Un déséquilibre persistant

Toujours selon ce décompte, la situation n'est pas nouvelle: ces 6 cantons romands n'ont été directement concernés que par 17% des principaux investissements dans l'infrastructure ferroviaire depuis que le peuple a approuvé le projet Rail 2000 en 1987.

La Confédération ne fait pas ces calculs

Invité à se prononcer sur ces chiffres, l'Office fédéral des transports (OFT) a affirmé ne pas pouvoir les confirmer ou les démentir car "la Confédération n'a pas fait de pareils calculs".

Par ailleurs, l'OFT estime que l’analyse des investissements dans l'infrastructure ferroviaire ne peut pas se faire uniquement à l'aune des régions des projets.

"Par exemple, le nœud zurichois est fondamental pour l’interconnexion du réseau suisse, et donc concerne également la Suisse occidentale", illustre un porte-parole de l’OFT, indiquant que "l’on ne peut pas simplement séparer les projets d’investissement selon leur région".

Marc Renfer

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