Si la votation avait eu lieu le 15 janvier, près de trois personnes sur cinq (59%) auraient dit "non" ou "plutôt non" au texte qui veut abolir la redevance radio-TV. Les opinions favorables se seraient élevées à 40%, indique le premier sondage du groupe de presse Tamedia, publié vendredi. Seuls 1% des sondés n'ont pas encore arrêté leur choix.
Les sympathisants au sein de l'UDC
Sans surprise, c'est au sein des partisans de l'UDC que le texte trouve le plus large soutien (73%). L'initiative est rejetée par la majorité des sympathisants des autres partis, en particulier par le camp rose-vert (82%) et les Vert'libéraux (78%).
Etant donné que les minorités linguistiques profitent plus fortement de la redevance, on pourrait s'attendre à des écarts significatifs entre les régions. Ce n'est pourtant pas le cas. Le rejet est certes un peu plus élevé en Suisse romande (63%). Toutefois, il est quasiment au même niveau outre-Sarine (57%) qu'en Suisse italienne (58%), note l'enquête d'opinion.
Pas de conflit de générations
Les résultats ne dessinent pas non plus un conflit entre les générations. Le rejet se situe autour de 60% dans toutes les classes d'âge, y compris chez les 18 à 34 ans (61% de non). La valeur la plus faible est enregistrée chez les 35-49 ans (56% de "non" ou "plutôt non"). C'est au sein de cette classe d'âge que le soutien au texte est le plus fort (43%).
Auprès des partisans du texte, l'argument qui convainc le plus (28%) est que "la SSR est un colosse qui produit une offre médiocre par rapport à ses dépenses". De plus, près d'un quart (24%) estiment que la redevance est "une mise sous tutelle paternaliste des citoyens".
L'importance des médias en question
Du côté des opposants, ce sont avant tout les arguments liés à l'indépendance des médias et à leur rôle pour la démocratie qui font mouche. Près d'un tiers (32%) juge que "l'initiative mettrait en péril la diversité des médias" et augmenterait la dépendance vis-à-vis des investisseurs privés.
Un peu plus d'un quart (28%) invoquent l'importance des reportages diversifiés dans toutes les régions linguistiques pour la formation des opinions. En revanche, les arguments selon lesquels des milliers de personnes perdraient leur emploi et 21 radios et 13 télévisions locales seraient menacées en cas de oui ne convainquent que peu (8% chacun).
ats/jc
Oui au nouveau régime financier
Un peu plus de la moitié des sondés (54%) auraient dit "oui" ou "plutôt oui" au nouveau régime financier 2021. Un peu plus d'une personne sur cinq (21%) aurait refusé de prolonger le droit de la Confédération de prélever l'impôt fédéral direct (IFD) et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) jusqu'en 2035. Un quart n'a pas encore fait son choix.
Les partisans de la plupart des partis penchent clairement en faveur du texte. Seuls les sympathisants de l'UDC sont plus partagés. Près de deux sur cinq (39%) sont "pour" ou "plutôt pour" tandis que 37% diraient "non" ou "plutôt non".
Un sondage réalisé en ligne
La 1re vague du sondage en ligne a été réalisée le 15 janvier sur les sites des différents titres de Tamedia. 15'197 personnes issues de toute la Suisse ont participé.
Les politologues Lucas Leemann et Fabio Wasserfallen ont pondéré les réponses en fonction de variables démographiques, géographiques et politiques afin de correspondre le plus étroitement possible à la structure de la population suisse. La marge d'erreur est de 1,1%.