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Quelle offre sportive entre télévision payante, streaming et service public?

Initiative "No Billag": explications des enjeux sportifs
Initiative "No Billag": explications des enjeux sportifs / 19h30 / 2 min. / le 21 janvier 2018
La concurrence est intense dans le domaine des retransmissions sportives. A un peu plus d'un mois de la votation sur No Billag visant la suppression du financement public de l'audiovisuel, tour d'horizon des principales offres.

Télévision payante, tarifs à la journée ou encore offres en streaming: longtemps seul sur le marché des retransmissions sportives en direct, le service public affronte depuis peu de nouveaux acteurs.

"Nous avons une offre sportive qui présente au niveau national une quarantaine de sports par année, commente Massimo Lorenzi, rédacteur en chef du service des sports à la RTS. Nous le faisons même si certains sports sont moins médiatiques."

A l'opposé, les chaînes privées ne ciblent que certaines disciplines, comme l'indique Maïque Perez, rédacteur en chef de Teleclub Sports pour la Suisse romande: "Notre force, c'est de proposer du sport en exclusivité. Par exemple le championnat suisse de football qu'on ne retrouve nulle part ailleurs."

Pléthore de possibilités

Entre offre généraliste et offres exclusives, quelles sont les forces des acteurs présents sur le marché des retransmissions sportives? Du côté de la SSR, les Jeux olympiques, la Coupe du monde de football ou encore les exploits des sportifs suisses occupent une place de choix. Ces offres sont comprises dans la redevance fixée à 451 francs par an (365 francs dès 2019).

Teleclub, en plus du football helvétique, propose notamment les matches de la Ligue des Champions pour un montant annuel de 238,8 francs à condition d'être abonné chez Swisscom. Chaîne privée liée au câblo-opérateur UPC, Mysports diffuse en exclusivité le championnat suisse de hockey sur glace. Coût annuel? 300 francs, en étant client chez UPC.

Face aux chaînes de télévision, figurent encore les sites de streaming, à l'instar de la plateforme allemande Dazn qui propose l'accès au football anglais et à de nombreux sports américains pour un peu moins de 154,80 francs par année. Lancé à l'automne dernier en Suisse alémanique, le service Sky Sport permet quant à lui de regarder le football allemand ou encore la Formule 1, à compter de 238,80 francs par an.

Evolution des prix incertaine

L'offre en matière de sport est morcelée et l'évolution des prix incertaine. "On va assister à une augmentation du coût des droits télévisuels. Le consommateur se retrouvera obligé, s'il désire suivre tous les événements sportifs qui lui plaisent, de souscrire à plusieurs abonnements", analyse Henri de La Grandville, spécialiste du marché du sport chez Sportcal.

Selon certains acteurs du secteur privé, la SSR pèse trop lourd dans la course aux droits sportifs. Ils ne diraient pas non à une part de son marché. Responsable télévisuel chez AZ Medien, Roger Elsener a ainsi récemment affirmé que son groupe pourrait assurer les coûts de production et diffuser les courses de ski du Lauberhorn à Wengen (BE).

Une gageure, selon Massimo Lorenzi: "Cela coûte 1 million de francs à la SSR de produire cette course-là. Vous croyez qu'un privé serait assez fou pour mettre 1 million en production? Il ne s'y retrouvera jamais en publicité."

Dans une Suisse longtemps exception dans la diffusion du sport, la compétition est indéniablement devenue féroce.

David Berger et Kevin Gertsch

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