A Genève, 16,9% des jeunes de 25 ans n'ont achevé aucune formation post-obligatoire. Ni apprentissage, ni gymnase, ni école de culture générale. Ils forment une population vulnérable, qui risque de ne trouver que des emplois précaires, voire de tomber au chômage ou à l'aide sociale.
Le canton de Genève est en la matière le plus mauvais élève de Suisse. Et les chiffres grimpent encore si l'on est un garçon (20,9%), ou d'origine étrangère (21,8%).
La Suisse s'est fixée comme objectif de voir au moins 95% de ses jeunes atteindre 25 ans avec une formation du post-obligatoire, qu'il s'agisse d'un apprentissage ou d'une école. Actuellement, ce taux est de 90,9%, mais il existe de grandes disparités régionales. Quelque 86,4% des jeunes Romands sont diplômés, alors que c'est le cas de 92,7% des Alémaniques et de 87,9% des Tessinois.
Le trio de tête est formé d'Appenzell Rhodes-Intérieures (98,6%), devant Uri et Nidwald (98,1%). En queue de peloton: Bâle-Ville (85,2%), Vaud (84,8%), et donc Genève (83,1%).
Si les Suisses alémaniques ont de meilleurs résultats, c'est grâce au succès de l'apprentissage. Dans les cantons qui comptent le plus de jeunes formés, plus de 80% des titres sont des certificats fédéraux de capacité ou des attestations fédérales de formation professionnelle (formation en deux ans).
A l'inverse, les Romands sont proportionnellement plus nombreux à décrocher une maturité gymnasiale: 27,1% contre 18% en Suisse alémanique.
D'autres facteurs influencent les chances des jeunes d'obtenir un diplôme. Etre Suisse, vivre à la campagne et être une femme aident à obtenir un diplôme.
Près de 93% des filles (92,9%) obtiennent un diplôme contre 88,9% des garçons.
Cette différence est encore plus importante au niveau de la maturité (gymnasiale ou professionnelle): 43,6% des filles la décrochent, contre 33,9% des garçons.
L'importance du genre ne se retrouve pas qu'en Suisse. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a écrit dans un rapport: "Pour de nombreux garçons, il n’est pas socialement acceptable de montrer leur intérêt pour le travail scolaire. Ils s'approprient un modèle masculin véhiculant le non-respect de l’autorité, du travail scolaire et de la réussite dans le cadre institutionnel. Pour ces garçons, il n’est tout simplement pas 'cool' de réussir à l’école."
Julie Conti