Peut-être moins connue du grand public que les titres de la presse écrite ou audiovisuelle qui sont ses clients, l'Agence télégraphique suisse (ATS) n'en reste pas moins un acteur incontournable de la diffusion de l'information en Suisse.
Victime collatérale de la crise de la presse, l'ATS vient d'annoncer une restructuration qui conduira à la surpression de 35 à 40 postes, sur un total de 180. Cette décision a provoqué un mouvement de grève mardi.
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Mais quelle place occupe exactement l'ATS? Afin de mesurer l'importance de son travail, la RTS a choisi de calculer la proportion d'articles journalistiques issus de l'agence sur six sites internet de médias romands (Le Temps, la Tribune de Genève, La Liberté, La Côte, 20 minutes et RTSinfo). L'étude se base sur les pages répertoriées par le moteur de recherche Google sur une période d'une semaine.
Résultats: plus d'un article sur deux est issu de l'ATS sur la plupart des sites, qu'il s'agisse d'un média romand ou régional. Seul letemps.ch affiche un ratio clairement plus faible (8,5%), soit un peu moins d'un article sur dix durant la période analysée.
Source d'information et d'inspiration
Avec son flux de dépêches largement relayé, l'ATS participe-t-elle à l'uniformisation de la presse romande? "Cela fait longtemps qu'elle y contribue", reconnaît Serge Gumy, rédacteur en chef de La Liberté. Mais le Fribourgeois y voit surtout une "source cruciale" d'information.
A La Liberté, la plupart des journalistes restent concentrés sur la version papier du journal, tandis que sur le digital, l'effort porte d'abord sur les informations locales. Alors l'agence permet au site fribourgeois d'assurer un suivi en continu de l'actualité, notamment pour les nouvelles nationales et internationales.
"C'est un besoin auquel nous estimons devoir répondre", explique Serge Gumy. "Nous ne sommes certes pas aussi réputés que d'autres sites d'informations dans ce domaine, mais je ne me vois pas faire abstraction des dernières nouvelles".
Pour le journaliste, l'agence suisse représente aussi une source d'inspiration commune, la "matière première" de la presse: "Un fait relayé par l'ATS peut être le point de départ d'une enquête", souligne Serge Gumy.
vtom/tyf/mren
Pas d'alternative pour la Suisse
Le travail de l'ATS est primordial dans la couverture des événements en Suisse, car suite à la fermeture définitive du bureau suisse d'Associated Press (AP) en janvier 2013, elle reste la dernière agence à suivre l'actualité helvétique de près.
Pour les nouvelles internationales, les médias suisses peuvent être abonnés à des services concurrents, fournis par exemple par l'Agence France-Presse (AFP) ou Reuters.