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Les Suisses rejettent à 60% l'initiative No Billag, selon un sondage SSR

Soumise au peuple le 4 mars, l'initiative dite No Billag vise la suppression du financement public de l'audiovisuel. [Keystone - Laurent Gilliéron]
Soumise au peuple le 4 mars, l'initiative dite No Billag vise la suppression du financement public de l'audiovisuel. - [Keystone - Laurent Gilliéron]
A plus d'un mois de la votation fédérale du 4 mars, les Suisses refuseraient à 60% l'initiative No Billag, selon le premier sondage SSR publié vendredi. Ils diraient oui à 69% au nouveau régime financier 2021.

L'initiative dite No Billag, qui vise la suppression du financement public de l'audiovisuel, ne convaincrait pas. Si les Suisses s'étaient rendus aux urnes à la mi-janvier, ils auraient refusé le texte à 60%, selon le sondage réalisé par l'institut gfs.bern pour la SSR. Les opinions favorables se montent à 38%, 2% des répondants ne se prononçant pas.

C'est au sein des sympathisants de l'UDC que l'initiative recueille le plus large soutien: 66% des électeurs UDC se disent favorables à No Billag. Le texte est rejeté par les partisans des autres partis: 68% des sympathisants du PLR disent non, alors qu'ils sont 73% chez le PDC, 79% chez les socialistes et 88% chez les Verts.

Chez les personnes sans affiliation partisane, 51% refusent l'initiative, alors que 47% l'acceptent et 2% ne se prononcent pas.

Les moins de 30 ans, seule classe d'âge qui dit oui

Entre les différentes régions linguistiques, un léger écart se dessine, selon ce premier sondage SSR. En Suisse romande, 67% des répondants rejettent l'initiative No Billag, 28% lui disent oui et 5% ne savent pas ou ne souhaitent pas répondre.

En Suisse italienne, 65% se disent contre le texte, 25% pour et 10% ne se prononcent pas. Outre-Sarine, 57% des Alémaniques rejettent No Billag, 40% l'acceptent et 3% sont indécis ou ne répondent pas.

Entre les générations apparaît un autre écart. Toutes les classes d'âge disent non à l'initiative No Billag, entre 57% et 65%, sauf les jeunes entre 18 et 29 ans qui acceptent le texte à 51%. Les moins de 30 ans sont 48% à le refuser et 1% à ne pas se prononcer.

Peu de différences se dessinent par ailleurs entre les niveaux de formation. Toutes ces catégories penchent pour le non.

Quant aux arguments, les plus populaires du camp du oui touchent au "double paiement injuste" de la redevance par les entreprises (58% de répondants d'accord) et aux économies que la SSR devrait mener (58%), d'après gfs.bern. Chez les opposants, c'est le risque de dépendance accrue envers les bailleurs de fonds privés (67% de répondants d'accord), la peur d'une offre moins variée dans les différentes régions (66%) et la crainte d'une baisse de qualité (65%) qui convainquent le plus.

>> Voir l'analyse de Linda Bourget dans le 19h30 :

Sondage SSR-60% de non à « No Billag »: les précisions de Linda Bourget
Sondage SSR/60% de non à No Billag: les précisions de Linda Bourget / 19h30 / 2 min. / le 26 janvier 2018

Vers un large oui au nouveau régime financier 2021

Également soumis au peuple le 4 mars prochain, l'arrêté fédéral relatif au nouveau régime financier 2021 est approuvé par 69% des répondants, alors que 16% lui disent non et 15% ne se prononcent pas, selon ce premier sondage SSR.

Les partisans du PDC sont ceux qui soutiennent le plus le régime financier 2021 (88% de oui), suivis par les Verts (80%), les socialistes (78%), les libéraux-radicaux (75%) et les UDC (54%). Les personnes non affiliées à un parti disent oui à l'arrêté à 61%, 11% s'y opposant et 28% ne se prononçant pas.

Si ces deux objets fédéraux avaient été soumis au peuple en janvier, la participation se serait élevée à 53%, précise encore l'institut gfs.bern.

Tamara Muncanovic

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Méthodologie utilisée

Mandaté par la SSR, le premier volet de l'enquête d'opinion de l'institut de recherche gfs.bern en vue de la votation du 4 mars 2018 a été réalisé entre le 8 et le 18 janvier 2018 auprès de 1201 titulaires du droit de vote sélectionnés de manière représentative. La marge d'erreur est de +/-2,9 points de pourcentage.

Le sondage publié vendredi fait le point à plus d'un mois du scrutin. Il ne s'agit pas d'une prévision, mais d'une présentation du contexte au lancement des principales campagnes de votation, rappelle gfs.bern.