Le chirurgien genevois Philippe Morel a attaqué dimanche dans Forum le conseiller d'Etat genevois en charge de la santé, le MCG Mauro Poggia, sur sa promesse faite lors de son élection "qu'il allait s'attaquer aux hausses de primes". Une promesse restée sans effet, "aucune mesure concrète n'a été prise pour pouvoir les enrayer", selon lui.
"Je subodore un départ en campagne de Monsieur Morel", répond Mauro Poggia dans La Matinale lundi. Le conseiller d'Etat estime que le chirurgien genevois va annoncer une candidature au Conseil d'Etat dans le courant de la semaine, probablement sous d'"autres couleurs", après avoir tenté de se faire élire sous la bannière PDC, puis PLR.
La libéralisation n'est pas la panacée
"Je crois que le PLR n'a pas de leçon à donner sur l'action. Je pense que le PLR et la droite sont à la manoeuvre depuis quelques années à Berne, avec une majorité qui ne fait que servir le lobby des assureurs maladie."
"En ce qui concerne la libéralisation du marché, (...) Zurich, le seul canton qui a fait cette politique que préconise Philippe Morel, s'en mord aujourd'hui les doigts."
Vers une augmentation de l'ambulatoire?
A propos de l'incitation au remboursement de la médecine stationnaire au détriment de l'ambulatoire, Mauro Poggia estime qu'il "faut effectivement forcer l'ambulatoire", rappelant que Genève est citée en exemple par Berne pour son "virage pris depuis quelques années vers l'ambulatoire".
Le conseiller d'Etat souligne les "faux incitatifs au niveau financier". Les assureurs reçoivent 55% de la part des cantons lors d'une intervention en stationnaire, alors qu'ils ne reçoivent rien lors d'une intervention en ambulatoire, ce qui ne "pousse pas les assureurs à forcer ce virage vers l'ambulatoire".
Mauro Poggia indique qu'il tente, au sein de SwissDRG, l'organe responsable de l’élaboration, du développement, de l'adaptation et de l’entretien des systèmes tarifaires des prestations stationnaires, de mettre en place un tarif "zéro nuit", un "tarif comme pour l'hospitalisation, mais pour les patients qui entrent le matin et qui sortent le soir" de l'hôpital, "pour faire en sorte qu'il n'y ait pas de frein à ce passage vers l'ambulatoire qui est meilleur au niveau de la qualité".
Propos recueillis par Romain Clivaz
Adaptation web: Eric Butticaz