Greenpeace, la Fondation suisse de l'énergie et l’Association trinationale de protection nucléaire condamnent un assouplissement des ordonnances sur la sécurité nucléaire et notamment le relèvement de la dose radioactive à laquelle la population pourrait être théoriquement soumise.
Plus précisément, pour les séismes qui surviennent une fois tous les 10'000 ans, une centrale nucléaire devra, selon cette révision, prouver que la radioactivité sur la population ne dépasse pas 100 millisieverts (ndlr: l'unité de radioprotection mesurant la dose de rayonnements reçus). Jusqu’à présent, selon l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), les ordonnances ne précisaient pas cette valeur.
Seuil intolérable, selon Greenpeace
Ce type de ratio fondé notamment sur la fréquence et donc la gravité d’un tremblement de terre sert à définir la sécurité d'une centrale nucléaire. Greenpeace juge le seuil de 100 millisieverts pour un séisme chaque 10'000 ans intolérable.
"Cette ordonnance augmente clairement le risque nucléaire pour la population suisse, parce que les valeurs limites de radioactivité qui sont tolérées actuellement sont augmentées de manière considérable", dénonce dans Le 12h30 Florian Kasser, chargé du dossier nucléaire à Greenpeace. "On parle d'une augmentation de risque d'un facteur 100, simplement pour qu'une centrale nucléaire totalement désuète, la centrale de Beznau, puisse rester en activité."
Cette ordonnance augmente clairement le risque nucléaire pour la population suisse
Florian Kasser évoque la centrale nucléaire de Beznau (AG), dont l'avenir dépend d'une prochaine décision de justice. Des riverains ont porté plainte et cherchent à obtenir la fermeture du site, équipé du plus vieux réacteur du monde. Ils déplorent le lancement de cette révision d'ordonnance, alors que la procédure judiciaire n'est pas terminée.
Sécurité garantie
L'OFEN réfute toutes ces accusations et assure que la sécurité de la population sera toujours garantie. Pour l'office, il s'agit simplement de préciser certains seuils de radioactivité que les ordonnances actuelles ont laissé dans le flou.
Marc Menichini/lgr