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No Billag "veut rendre une liberté aux citoyens", selon Nicolas Jutzet

L'invité-e de Romain Clivaz - Nicolas Jutzet (JPLR-NE), président romand du comité No Billag
L'invité-e de Romain Clivaz - Nicolas Jutzet (JPLR/NE), président romand du comité No Billag / La Matinale / 10 min. / le 2 février 2018
Les Suisses voteront le 4 mars sur l'initiative qui veut supprimer tout financement public de l'audiovisuel. Le responsable romand de la campagne, Nicolas Jutzet (JPLR/NE), estime que le citoyen "n'a pas à avoir peur de la liberté de choix".

"La campagne de la peur a peut-être marqué une partie de la population, et maintenant on va les rassurer. On a encore quelques semaines pour leur expliquer que notre projet veut rendre une liberté aux citoyens, et qu'on n'a pas besoin d'avoir peur de la liberté de choix", estime le jeune libéral-radical neuchâtelois, invité vendredi de La Matinale de la RTS.

Les récents sondages prévoient pourtant l'échec de l'initiative. "Cela reste un sondage, un instant T, ce n'est pas définitif", répond Nicolas Jutzet. "Ce qui est important, c'est de mobiliser la base qui nous soutient, et pour ça on est absolument confiants".

>> Lire : Les Suisses rejettent à 60% l'initiative No Billag, selon un sondage SSR

"Un combat à la base générationnel"

Une fracture générationnelle est souvent évoquée entre partisans et opposants à l'initiative. Or, selon le premier sondage réalisé par l'institut gfs.bern pour la SSR, seuls 51% des sondés favorables ou très favorables au texte ont entre 18 et 30 ans.

"Contrairement aux générations plus âgées, certains jeunes ne paient pas encore la facture", analyse Nicolas Jutzet. Pour lui, "la fracture générationelle se fait dans la manière de consommer" et pas forcément sur l'aspect financier.

"On peut compter sur la base de l'UDC, qui a certaines remontrances envers la SSR et c'est son libre choix (...) Si quelqu'un n'est pas d'accord avec l'offre actuelle, cela devrait être sa liberté de ne pas s'abonner et de ne pas payer", ajoute-t-il.

"Offre appréciée"

Interrogé sur la mobilisation des milieux culturels et sportifs contre l'initiative, il estime qu'il "est assez clair que l'offre de la SSR est appréciée par la population. Il y a 94% des gens qui la consomment chaque semaine. Notre initiative ne remet pas en cause la SSR", insiste-t-il.

"Ce n'est pas la civilité qui se lève contre notre initiative, c'est surtout des gens qui profitent directement de la SSR qui se montrent dans les médias", estime-t-il.

"Je ne crois pas qu'on ait créé une redevance pour faire de la SSR un ministère de la Culture bis. On a des élus qui rendent des comptes à la Confédération lorsqu'ils dépensent de l'argent pour la culture, donc je pense plutôt qu'il faut privilégier cette piste et que le peuple est plutôt d'accord avec ça".

>> Lire aussi : L'initiative No Billag sur la fin de la redevance soumise au vote le 4 mars

Propos recueillis par Romain Clivaz

Adaptation web: Jessica Vial

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La nouvelle redevance sera-t-elle problématique pour les entreprises?

Avec la nouvelle redevance, qui entrera en vigueur en 2019, les sociétés dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 500'000 francs seront exonérées, donc 75% des entreprises ne paieront rien.

Pour le reste, celles dont le chiffre d'affaires est inférieur à 1 million de francs seront soumises au même tarif que les ménages: 365 francs. Ensuite, le tarif est progressif sur 5 paliers, allant de 910 francs à un peu plus de 35'000 francs.

"Toute redevance ou impôt supplémentaire pèse sur nos entreprises. Maintenant, on a de plus en plus besoin d'accéder à l'information, notamment dans le secteur des services. On n'a pas eu un écho négatif", estime Christina Gaggini, directrice d'Economiesuisse.

"Rien ne justifie qu'on fasse passer à la caisse les entreprises, où l'utilisation des médias relève de la pratique personnelle des employés, qui paient déjà la facture à titre personnel. Mais cela a été voté", regrette Christophe Reymond, directeur du Centre Patronal.

Malgré cette amertume ni le Centre Patronal, ni Economiesuisse, ni la Fédération des entreprises romandes ne soutiennent l'initiative No Billag, jugée trop extrême.

En Suisse romande, selon le comité d'initiative, l'Union Suisse des arts et métiers est la seule faîtière à faire partie du comité pour No Billag avec l'Union des indépendants valaisans.

>> Les explications de Cynthia Racine dans La Matinale: