Johann Schneider-Ammann veut relancer le dialogue avec les paysans

L'objet de la dispute: les envies d'accord de libre-échange avec les pays du marché commun d'Amérique du Sud.

D'un côté, les paysans craignent une concurrence venue de l'étranger et la fin de certaines protections douanières qui feraient baisser les prix. Ils demandent à être associés en amont aux discussions pour fixer leurs lignes rouges en matière de libre-échange, en particulier dans l'accord entre l'AELE, dont fait partie la Suisse, et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay).

De l'autre côté, l'industrie voit avec inquiétude l'Union européenne négocier un accord avec ce même Mercosur avant la Suisse. Une telle signature représenterait un désavantage concurrentiel pour les entreprises suisses face aux concurrents européens.

Un dialogue rompu

Johann Schneider-Ammann se place dans le rôle de l'arbitre. Le ministre de l'Economie est favorable aux accords de libre-échange. Sa vision est consignée dans un rapport qui empoisonne les relations entre les deux camps. L'Union suisse des paysans va d'ailleurs boycotter la table ronde Mercosur prévue fin février.

Dans une interview à l'émission Forum, Johann Schneider-Ammann déplore un dialogue rompu. "Je peux oublier et recommencer à discuter de manière constructive", a-t-il ainsi relevé. Pour le PLR bernois, la position des paysans peut indirectement mettre en jeu les emplois en Suisse. Johann Schneider-Amman craint même des délocalisations.

Les conséquences pourraient être une délocalisation

Un secteur privilégié

L'agriculture est un secteur économique privilégié, relèvent de plus en plus d'interlocuteurs à Berne. Pour Johann Schneider-Ammann, ce secteur doit se moderniser et se prendre en main. Le libre-échange peut bénéficier à tous, même aux paysans, s'ils s'adaptent, insiste le conseiller fédéral.

Le Département fédéral de l'économie veut continuer de discuter avec l'USP et a lancé une nouvelle invitation. Fin avril, une grande délégation suisse se rendra dans les pays du Mercosur pour voir quels pourraient être les débouchés en cas d'accord de libre-échange.

Tous les secteurs économiques ont été invités, y compris l'USP. Mais l'organisation faîtière de la branche agricole vient de refuser cette nouvelle invitation.

Thibaut Schaller/lan