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Les prisons romandes à guichets fermés

La prison est occupée à plus de 200%.
A Genève, Champ-Dollon a affiché 143% de taux d'occupation.
Le nombre de détenus dans les prisons suisses a augmenté l'an dernier, particulièrement en Suisse latine. Il s'agit de la deuxième fois en dix ans que l'effectif dépasse la barre des 6000 détenus, selon les chiffres publiés mardi par l'Office fédéral de la statistique (OFS).

En 2005, l'effectif total était de 6137 détenus. Il apparaît que
70,2% des détenus sont des étrangers, 6,1% des femmes et 0,9% des
mineurs.

Haro sur les clandestins

La hausse concerne surtout les étrangers sans autorisation de
séjour. Au début septembre dernier, 6084 personnes étaient détenues
dans les prisons suisses. Leur nombre a augmenté de 5% par rapport
à 2008 et il s'agit du deuxième effectif le plus élevé depuis
1999.



La hausse concerne particulièrement les personnes en détention
préventive (+6%) et celles en exécution de peines (+5%), a expliqué
à l'AP Frédéric Clausen, de l'OFS.



Elle touche surtout les étrangers sans autorisation de séjour:
leur mise en détention préventive est liée au risque de fuite et en
détention ferme au fait qu'ils ne peuvent pas subir de peines
alternatives comme le travail d'intérêt général.



Les cantons latins, qui totalisent 31 établissements
pénitentiaires sur les 114 du pays, font un recours privilégié à la
détention préventive. Ce sont également eux qui présentent la plus
grande part d'étrangers (87%) parmi l'ensemble des détenus en
préventive, contre 73% en Suisse orientale et 74% en Suisse
centrale et du Nord-Ouest.



Cela traduit certainement une différence en matière de politique
pénale, selon Frédéric Clausen.

Genève et Vaud en tête de liste

Les cantons latins se distinguent également par un taux
d'occupation des établissements pénitentiaires dépassant légèrement
les 100% alors qu'il est inférieur à 90% ailleurs en Suisse. La
surpopulation carcérale touche surtout le canton de Genève (143%)
et la prison de Champ-Dollon.



Vaud arrive au second rang, avec un taux d'occupation de 109%. En
Suisse latine, on compte 92 détenus pour 100'000 personnes de la
population résidante, ce qui est le taux le plus élevé des dix
dernières années. Le rapport est de 65 détenus pour 100'000
habitants en Suisse centrale et du Nord-Ouest de 86 en Suisse
orientale.

Privation de liberté en baisse sur un siècle

Sur la longue durée, le nombre de places de détention pour
100'000 habitants a continuellement baissé, passant de 223 à 88
places entre 1890 et 2007. La population en privation de liberté
n'est statistiquement documentée que pour les années 1890 à 1941 et
1999 à 2009.



Entre ces deux périodes d'observation, on remarque une forte
réduction de l'usage de la privation de liberté, tant pour les
personnes détenues avant jugement que pour les personnes jugées en
exécution de peines et mesures.



Alors que la population résidante totale oscillait entre 110 et
160 détenus pour 100'000 habitants jusqu'en 1941, elle est
aujourd'hui d'environ 80 détenus. La Suisse occupe aujourd'hui une
position "basse" pour le nombre de détenus par rapport aux autres
pays de l'Europe de l'Ouest (lire
ci-contre)
.



agences/jeh

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Les Etats-Unis, champions de l'incarcération

Avec 80 prisonniers pour 100'000 habitants, la Suisse affiche un taux de détention bas en comparaison internationale.

Aux Etats-Unis, le taux est dix fois plus élevé, en Russie sept fois.

D'après l'"International Centre for Prison Studies" du "King's College" de Londres, 2,3 millions de détenus peuplaient les pénitenciers américains en 2008, ce qui correspond à un taux de 760 prisonniers pour 100'000 habitants.

Ce même taux était de 618 pour 100'000 en Russie et de 513 pour 100'000 à Cuba.

En Israël et en Afrique du Sud, le taux avoisine les 320 pour 100'000.

La majorité des pays européens affichent des taux inférieurs à 100 pour 100'000.

En Allemagne, en Italie, en France et en Autriche, les valeurs sont ainsi comprises entre 90 et 99 pour 100'000.

Comme la Suisse, le Royaume-Uni et la Suède affichent des taux bas.