Le parlement russe répond ainsi à l'invitation lancée l'année dernière lors du voyage d'une délégation suisse à Moscou. Mais la venue de ce proche de Vladimir Poutine est placée sous haute tension.
Le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, est sous le coup de sanctions de Bruxelles pour le rôle qu'il a joué dans l'annexion de la Crimée. Il est d'ailleurs interdit d'entrée sur le territoire de l'Union européenne.
La Russie essaie d'utiliser les visites en Suisse pour montrer qu'elle est présente même en Occident
Le socialiste Carlo Sommaruga, membre de la commission de politique extérieure du National, se montre très critique. "La Russie essaie en fait d'utiliser les visites en Suisse pour en faire une propagande plutôt intérieure et montrer qu'elle est présente même en Occident. Ca ne facilite en rien le dialogue pour amener la Russie à changer de position sur le respect du droit international public."
L'ordre du jour des réunions n'est pas encore définitivement fixé, mais il sera notamment question de la participation compromise de la Russie au Conseil de l'Europe. La Suisse devrait aussi insister sur les droits de l'homme, tout en offrant sa médiation pour l'apaisement des tensions dans le Caucase.
La Suisse joue son rôle de neutralité
Filippo Lombardi, président du groupe interparlementaire Suisse-Russie, estime lui que "la Suisse joue son rôle de neutralité, rôle que le ministre des Affaires étrangères Didier Burkhalter a joué tout au long de son exercice".
Le conseiller aux Etats tessinois relève encore: "nous avons réussi à diminuer les facteurs de conflit et à modérer les combats, je crois que c'est le rôle normal de la Suisse sur le terrain. Et je pense que le Parlement suisse doit faire la même chose à son niveau."
La visite n'en reste pas moins délicate, car en diplomatie, les Russes n'y vont pas par quatre chemins.
Rouven Gueissaz/lgr
Portrait de Viatcheslav Volodine
Viatcheslav Volodine figure sur la liste des sanctions européennes et américaines. Il est un proche de Vladimir Poutine.
>> Son portrait dans La Matinale:
"La Russie essaie en fait d'utiliser les visites en Suisse, là où elles peuvent avoir lieu uniquement parce que ça n'a pas lieu dans le reste des pays européens, pour en faire une propagande plutôt intérieure et montrer qu'en fait elle est présente même en Occident. Et ça ne facilite en rien le dialogue pour amener la Russie à changer de position sur le respect du droit international public."
"La Suisse joue justement son rôle de neutralité, c'est le rôle que le ministre des Affaires étrangères Didier Burkhalter a joué tout au long de son exercice. Nous avons réussi à diminuer les facteurs de conflit, à modérer les combats, je crois que ça c'est le rôle normal de la Suisse sur le terrain et je pense que le Parlement suisse doit faire la même chose à son niveau."