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Un jeu de chaises musicales s'engage à la tête de l'UDC suisse

Le retrait de Christoph Mörgeli entraîne un remaniement à la tête de l'UDC. [Keystone - Gian Ehrenzeller]
Un jeu de chaises musicales s'engage à la tête de l'UDC suisse / Forum / 2 min. / le 12 février 2018
L'UDC doit désigner ses instances dirigeantes en mars prochain, lors d'élections générales internes. Le départ annoncé de son stratège Christoph Mörgeli pourrait faire souffler le vent du renouveau.

Annonçant dimanche que le Zurichois remettait son mandat, la presse dominicale alémanique a spéculé dans la foulée sur le retrait aussi de Christoph Blocher, dont il est proche.

L'un des pères de l'UDC moderne

C'est en tout cas une page importante de l'histoire du parti qui se tourne. Christoph Mörgeli, l'un des pères fondateurs de l'UDC moderne, n'avait pas été réélu au Conseil national en 2015. Il avait également fait l'actualité ces dernières années avec ses démêlés à la tête du Musée d'histoire de la médecine de l'Université de Zurich.

Le départ de ce proche de Christoph Blocher repose aussi la question de la succession du milliardaire zurichois. Mais il ne faut pas tuer le lion avant l'heure: Christoph Blocher est encore bien présent, il participe régulièrement aux séances du groupe parlementaire à Berne et il se profile encore et toujours dans son combat contre la politique européenne du Conseil fédéral - notamment la signature d'un accord cadre institutionnel.

Vers une transition douce

Mais à l'interne, on murmure qu'il faudra que l'UDC apprenne à vivre sans lui et qu'il faut organiser une transition en douceur. Plusieurs noms circulent du reste déjà pour sa succession. Le premier est celui de sa fille, Magdalena Martullo-Blocher, déjà responsable de la politique économique du parti. Viennent ensuite Roger Köppel, qui mène lui la politique européenne, ou Toni Brunner, ancien président de l'UDC. Ce dernier pourrait, selon la Neue Zürcher Zeitung, reprendre la place de stratège en chef.

Le nom de Thomas Aeschi circule également à Berne. Celui qui est souvent présenté comme le fils spirituel de Christoph Blocher est d'ailleurs tout récemment devenu chef du groupe parlementaire.

Grande discrétion au sein du parti

Pour l'heure, l'UDC reste encore très discrète sur ces changements internes. Rien ne filtre du côté de la direction du parti, mais le mouvement est perceptible. Deux exemples illustrent cette situation: la nomination toute récente du secrétaire général de l'UDC Gabriel Lüchinger comme collaborateur personnel du conseiller fédéral Guy Parmelin et l'arrivée de Kevin Grangier sur la scène fédérale en tant que chef de campagne pour la Suisse romande.

Reste l'inconnue Oskar Freysinger: celui qui est toujours vice-président du parti va-t-il poursuivre son mandat en vue des élections fédérales de 2019? Contacté par la RTS, le président du parti Albert Rösti indique simplement que des discussions sont en cours, sans vouloir en dire davantage. Les questions en suspens trouveront réponse d'ici le 23 mars, date des élections internes.

Rouven Gueissaz/oang

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