Alors que le budget de la Confédération prévoyait un trou de 250 millions de francs, les comptes ordinaires affichent pour 2017 un excédent de 2,8 milliards. La situation financière suisse est donc, une nouvelle fois, bien meilleure qu'annoncé.
A force d'être pessimiste, puis d'afficher finalement des chiffres noirs, n'y a-t-il pas un risque de perdre la confiance de la population? "Dans de nombreux pays, il y a une perte de confiance parce que les déficits s'accumulent. Ici, il y aurait une perte de confiance parce que les recettes sont plus élevées que prévu?", répond le conseiller national PLR vaudois Olivier Feller, invité jeudi de La Matinale, qui y voit plutôt "une tendance positive".
"Le calcul des recettes fiscales n'est pas une science exacte", il est "lié aux recettes de l'impôt anticipé, qui sont volatiles et qui dépendent du comportement des entreprises", ajoute-t-il.
>> Lire : La Confédération a dégagé un excédent de 2,8 milliards de francs en 2017
100 milliards de dettes
"Il y a encore 100 milliards de dette en Suisse. En 2018, nous payerons 1,1 milliard en termes de charges d'intérêts. C'est de l'argent gaspillé qu'on pourrait affecter ailleurs, plutôt que de le verser aux banques qui nous prêtent de l'argent", nuance-t-il.
Il estime aussi que "nous vivons dans une conjoncture difficile. Il y a concurrence fiscale qui semble se renforcer. Si nous faisons des bénéfices, nous pourrons préparer les défis qui nous attendent en matière de financement des assurances sociales, de formation, d'infrastructures."
Réforme fiscale "urgente"
"Il y a une réforme fiscale très importante qui nous attend, le projet fiscal 17. Elle aura un coût pour la Confédération" car la part du produit l'impôt fédéral direct pour les cantons augmentera, "mais nous sommes armés pour la mettre en place", conclut-il.
Propos recueillis par Romain Clivaz
Adaptation web: Jessica Vial