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Pascal Couchepin fustige l'attitude italienne

Le retraité Pascal Couchepin reprend déjà du service.
La dernière séance du Conseil fédéral est prévue demain pour Pascal Couchepin.
Le conseiller fédéral Pascal Couchepin a critiqué sur la RSR l'opération "coup de poing" menée par le fisc italien ce mardi dans des succursales de banques helvétiques.

Pascal Couchepin a fustigé ce mardi soir dans Forum (La 1ère)
l'attitude des autorités italiennes qui ont mené une opération "coup de poing" contre
les banques suisses et contrôlé 76 établissements.



"Cela me semble des mesures désespérées. Quand un gouvernement
agresse des institutions, comme si elles étaient criminelles, c'est
exagéré!" a dit le conseiller fédéral, en ajoutant que "cela tient
plus d'une politique d'un gouvernement aux abois que d'un
gouvernement qui mène une politique réaliste".



Et d'enfoncer le clou : "quand on attaque ses propres concitoyens
de cette manière, quand on multiplie la surveillance aux frontières
et qu'on soupçonne par principe ses ressortissants qui se rendent
en Suisse, c'est que le rapport entre l'Etat et le citoyen est mal
en point."



Cette opération du fisc italien survient alors que le conseiller
fédéral Hans-Rudolf Merz a assuré mardi qu'il renonçait à des
mesures de rétorsion contre l'amnistie fiscale dans la
Péninsule.

Entendre ce "cri de douleur"

Questionné sur le dossier
libyen, Pascal Couchepin a avoué qu'une plus grande médiatisation
pourrait désormais aider les familles des otages suisses. Car il
s'agit bien d'otages, selon le chef du Département de l'intérieur.
Il a repris les mots utilisés la semaine dernière par Micheline
Calmy-Rey. La ministre des Affaires étrangères avait qualifié de
kidnapping l'arrestation des deux Suisses en Libye.



Pascal Couchepin a insisté à plusieurs reprises sur ce mot de
kidnapping, soulignant même qu'il ne s'agissait pas de "moeurs
civilisées" de la part de Tripoli. Selon le Valaisan, le Conseil
fédéral doit maintenant "réanalyser" la situation, à la lumière des
récentes prises de position des proches des otages. Il faut "dire
haut et fort que c'est injuste. Il faut que ce cri de douleur soit
un appel à plus de civilisation de la part de ce partenaire" qu'est
la Libye, a encore ajouté Pascal Couchepin.

"C'est une sortie réussie"

C'est un peu une page de l'histoire politique qui se tourne avec
la dernière séance du Conseil fédéral de Pascal Couchepin, prévue
ce mercredi à Berne, même si le principal intéressé parie plutôt
sur "une note en bas de page" dans les livres d'histoire.

Après 11 ans passés au Conseil
fédéral, Pascal Couchepin a déclaré qu'il n'avait pas de "pincement
au coeur", à la veille de ses adieux à ses collègues. En effet,
voilà des mois qu'il se prépare à franchir ce pas. Dans Forum (La
1ère), le Valaisan s'est réjoui de pouvoir à nouveau profiter
pleinement des paysages d'automne même si son genou n'est "plus le
même que dans les années soixante".



Mais le conseiller fédéral sur le départ reconnaît qu'après son
départ, s'il pourra toujours faire des commentaires, il ne pourra
plus influencer les événements via des décisions prises dans son
Département de l'intérieur. Interrogé sur d'éventuels coups d'éclat
préparés pour cette dernière ligne droite, le Valaisan précise
qu'il n'a rien prévu, qu'il n'y a pas de nominations en vue. "J'ai
tout de même liquidé plusieurs dossiers la semaine dernière, dont
celui des soins palliatifs", a-t-il rappelé. Quitte à provoquer de
grands débats. D'ailleurs, Pascal Couchepin ne s'en cache pas :
"bien entendu, il faut lancer des pavés dans la mare, surtout quand
la mare est plutôt tranquille!"



A propos d'éventuelles amitiés avec l'industrie de la santé,
Pascal Couchepin a dénoncé des "montages médiatiques". "Je n'ai
jamais été l'ami des pharma ou des assureurs maladie. J'ai des amis
dans ces secteurs, mais je n'ai jamais été inféodé à ces gens",
a-t-il déclaré.



RSR/ Antoine Droux

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Une carrière longue de plus de 40 ans

Pascal Couchepin sera remplacé à la tête du Département fédéral de l'intérieur (DFI) le 1er novembre par le Neuchâtelois Didier Burkhalter. Il participera donc mercredi à sa dernière séance du Conseil fédéral, mettant un terme à une carrière politique débutée en 1968 à Martigny.

Né le 5 avril 1942, Pascal Couchepin est d'abord licencié en droit de l'Université de Lausanne, puis avocat indépendant, avant d'accéder à l'exécutif de sa ville natale qu'il préside de 1984 à 1998. Il est élu Conseil national en 1979 sous les couleurs du Parti radical (PRD). Il préside aussi le groupe parlementaire de son parti de 1989 à 1996.

Pascal Couchepin accède ensuite au Conseil fédéral le 11 mars 1998. Il dirige d'abord le Département fédéral de l'économie du 1er avril 1998 jusqu'au 31 décembre 2002, avant de reprendre les rênes du Département fédéral de l'intérieur le 1er janvier 2003. Il préside la Confédération en 2003 et en 2008.

Le Valaisan est connu pour ses propositions chocs, notamment l'âge de la retraite, ses coups de gueule, par exemple contre les journalistes de la TSR et ses critiques envers l'UDC et son chef de file, l'ancien conseiller fédéral Christoph Blocher.

Plus récemment, sa proposition de la semaine dernière de supprimer environ 200 hôpitaux sur les 350 que compte la Suisse a fait l'effet d'un bâton plongé dans une fourmilière. Le conseiller fédéral estime que c'est le prix à payer pour enrayer la hausse des coûts de la santé.

Après son retrait, le futur ex-conseiller fédéral ira approfondir ses connaissances des Anciens. Le Valaisan vient d'accéder à la présidence de la Fondation Hardt pour l'étude de l'Antiquité classique, fonction qu'il occupera dès le 1er janvier 2010.

La Fondation Hardt est un centre de recherches dans les domaines du latin, du grec, de l'histoire ancienne et de la philosophie antique. Elle possède notamment une bibliothèque spécialisée à Vandoeuvres près de Genève, où elle accueille quelque 120 chercheurs chaque année.