La disparition totale depuis plus d'un mois des deux otages a
mis la Suisse en émoi. Découragée par les tentatives diplomatiques
avortées de Berne, la femme de Rachid Hamdani est sortie du silence
la semaine passée. Comme le collègue de travail de son mari Miguel
Stucki qui s'est exprimé dimanche soir dans l'émission Mise au
point.
Lors de l'émission Infrarouge, Pierre Bonnard, de la Chambre de
commerce pour les pays du Proche et du Moyen-Orient, a exhorté les
familles des otages à s'adresser à la fondation Kadhafi, basée à
Genève et fondée par le fils du colonel Saif al-Islam. Selon cet
ancien négociateur avec la Libye, Saif al-Islam est destiné à
prendre la succession de son père et pourrait débloquer la
crise.
Porter plainte à La Haye
Pour Jean Ziegler, membre du comité consultatif du conseil des
droits de l'homme des Nations unies, la Suisse doit maintenant
porter plainte à la Cour Internationale de Justice de La Haye pour
violation de la convention de Vienne. Pour le Genevois, la Suisse
ne doit en aucun cas payer une rançon pour obtenir la libération
des otages.
La crise entre la Suisse et la Libye a été provoquée par la brève
détention, à la mi-juillet 2008 à Genève, d'Hannibal Kadhafi, fils
du numéro un libyen Mouamar Kadhafi, et de sa femme suite à une
plainte de leurs domestiques pour maltraitance. Quelques jours
après l'arrestation d'Hannibal Kadhafi, Tripoli a arrêté les deux
Suisses détenus actuellement dans un lieu gardé secret.
lan
L'émotion de Bruna Hamdani
La femme de l'otage romand, Bruna Hamdani, a témoigné une nouvelle fois mardi soir à Infrarouge. Très émue, elle a rappelé qu'elle était sans nouvelle de son mari, qui fête mardi ses 69 ans, depuis plus d'un mois.
Elle a vu son époux pour la dernière fois en mai lorsqu'elle a accompagné Micheline Calmy-Rey lors de son voyage en Libye.
Elle estime être "une victime collatérale d'une histoire qui nous dépasse complètement" et qu'elle ne comprend pas. Le moment est venu selon elle de mener le combat sur la place publique, raison pour laquelle elle a choisi de communiquer cette semaine le nom de son mari et sa photo.
Elle ignore ce que va faire la famille de l'autre otage.