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Laurent Moutinot a refusé d'aider Bruna Hamdani

L'envoi de nombreuses cartes constituerait un signal fort, estime Bruna Hamdani.
L'épouse de Rachid Hamdani, otage suisse en Libye.
Le conseiller d'Etat Laurent Moutinot n'a pas voulu aider Bruna Hamdani. L'épouse de l'otage Rachid Hamdani, retenu en Libye depuis quinze mois, dévoile à la RSR la réponse qu'elle a reçue du chef des institutions du canton de Genève.

Fin mars, après plusieurs tentatives via des courriers
électroniques, Bruna Hamdani a envoyé une lettre au chef du
Département des institutions du canton de Genève. L'épouse de
Rachid Hamdani, l'un des deux Suisses retenus en Libye depuis plus
de quinze mois, y demandait à Laurent Moutinot de faire quelque
chose pour son mari.



Questionnée par la RSR, elle détaille une partie de la réponse
qu'elle a reçue (écouter l'interview ci-contre). Je suis au
regret de devoir vous dire que je n'ai aucune compétence et aucun
moyen quelconque pour intervenir en faveur de votre mari
, dit
la missive du conseiller d'Etat, qui affirme comprendre "le
désarroi" qui habite Bruna Hamdani. Mais, invitée dans Forum (La
1ère) à détailler un peu plus le contenu de la lettre, l'épouse de
l'otage refuse en expliquant "je ne vous lis pas la suite de la
lettre, car elle n'est pas très sympathique".

Toujours pas de nouvelles

"Je continue ma vie. Je n'ai
toujours pas de nouvelles de mon mari. Les SMS sont toujours
bloqués", explique ce mercredi Bruna Hamdani. "S'ils sont dans une
maison et pas en prison (comme l'affirment les autorités libyennes,
ndlr), pourquoi ne peuvent-ils pas se manifester?" se
demande-t-elle.



L'épouse de Rachid Hamdani confirme être en contact avec les
membres de la famille de Max Goldi, l'autre otage suisse. Elle
estime que "c'est à eux de communiquer" s'ils en éprouvent le
besoin. Elle souligne quant à elle que le Département fédéral des
affaires étrangères (DFAE) est au courant de sa démarche de
médiatisation, qu'il a tout sa confiance. Un contact qui "reste
essentiel" dans une affaire délicate: "nous marchons sur des
oeufs", explique-t-elle.



Antoine Droux /Nathalie Ducommun /Forum /rsr

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Pas de réponse de Laurent Moutinot

Laurent Moutinot est aussi interpellé ce mercredi par Miguel Stucky, associé de l'un des deux otages, via une lettre ouverte publiée dans "La Tribune de Genève" et "La Liberté".

L'entrepreneur vaudois y demande au conseiller d'Etat genevois de s'expliquer sur l'arrestation d'Hannibal Kadhafi en 2008 et de participer aux négociations avec Tripoli.

"Des erreurs ont été commises à Genève", affirme-t-il dans son courrier. S'appuyant sur les conclusions d'un comité indépendant, Miguel Stucky déplore qu'un mandat de comparution n'ait pas été émis contre Hannibal Kadhafi, en lieu et place de l'arrestation et de l'emprisonnement de ce dernier.

Laurent Moutinot n'a pas répondu directement aux propos de Miguel Stucky. Lors d'un point presse mercredi après-midi, François Longchamp, vice-président du Conseil d'Etat a lu une déclaration en guise de réponse du gouvernement, déclaration qui répète la position qu'il a tenu jusqu'ici.

Le gouvernement "rappelle que l'intervention de la police genevoise a été jugée parfaitement correcte.(...) L'action de la justice genevoise est également exempte de critique", indique la déclaration.

Sur la publication des photos d'identité judiciaire, le Conseil d'Etat rappelle que l'enquête est en cours.

Quant à la négociation avec la Libye à laquelle Miguel Stucky appelait Genève à participer, le gouvernement répond qu'il s'agit d'une prérogative exclusive de la Confédération.