Si la fermeture d'offices postaux s'avère très impopulaire, La Poste n'a eu de cesse d'invoquer les déficits du réseau postal. Mais avec le scandale CarPostal, certains parlementaires sont devenus méfiants.
>> Lire aussi : Après CarPostal, la surveillance des ex-régies fédérales en question
La présidente de la Commission des transports du Conseil national, Edith Graf-Litscher, a donc décidé de convoquer les responsables de La Poste en mars pour qu’ils expliquent plus en détail la manière dont est calculé ledit déficit.
"Cette affaire a déclenché quelque chose chez nous", explique Edith Graf-Litscher au 19h30. "Maintenant, il est important que nous posions des questions quand nous ne comprenons pas un mécanisme financier".
Un déficit à éclaircir
Pendant des années, le déficit du réseau postal était très stable, soit d'environ 100 millions de francs. Mais, en 2016, il a presque doublé. C'est précisément le point que la commission veut éclaircir.
Dans son rapport financier, La Poste invoque une nouvelle "logique de gestion financière", soit un changement dans la méthode de calcul, qui aurait eu un effet négatif sur le résultat d'exploitation.
La même année, le réseau postal s'est vu confier la responsabilité des services MyPost24 et PickPost, ce qui aurait également accentué cette tendance, justifie l'entreprise.
Politiques pas convaincus
Des explications qui ne persuadent pas Edith Graf-Litscher, pour qui "il est nécessaire que La Poste explique de façon transparente pourquoi elle utilise cette nouvelle méthode de calcul". Elle veut aussi s'assurer que "ce ne soit pas une excuse pour fermer des offices de poste qui, en réalité, sont toujours rentables".
Le président du conseil d'administration de La Poste, Urs Schwaller, reconnaît qu'il faudra désormais davantage se justifier. "Evidemment, on va maintenant nous dire que l'on ferme un office postal sur la base de chiffres qui pourraient être erronés. À voir s’il faudra donner beaucoup plus d’informations pour montrer quel est effectivement le résultat dans chaque commune", indique-t-il.
En juin 2017, La Poste confirmait qu'elle exploiterait entre 800 et 900 offices d'ici 2020. Selon les calculs alors effectués par RTSinfo, 153 bureaux étaient menacés et sous examen en Suisse romande alors que le financement de 250 autres était assuré jusqu'à 2020.
>> Lire : La Poste envisage de fermer plus d'un office sur trois en Suisse
Pierre Nebel / mh