Doris Leuthard, unique représentante du PDC au gouvernement, pourrait annoncer ses intentions durant la session de printemps des Chambres fédérales, qui s'ouvre dans une semaine. Dans son édition de lundi, l'Aargauer Zeitung spécule sur une reconversion de l'Argovienne à la tête de la banque Raiffeisen.
Les prétendants alémaniques bien placés
Parmi les prétendants à la succession de Doris Leuthard, on retrouve en premier lieu les noms de plusieurs conseillers aux Etats PDC alémaniques: le Soleurois Pirmin Bischof, le Lucernois Konrad Graber, le Grison Stefan Engler et le Zougois Peter Hegglin.
Outre le fait d'être élus au Conseil des Etats - les sénateurs sont généralement très bien soutenus par leurs pairs lors des élections au gouvernement -, ces élus, à l'exception de Pirmin Bischof, ont l'avantage de venir de régions qui ne sont pas représentées au Conseil fédéral, la Suisse orientale et la Suisse centrale.
Le Zougois Gerhard Pfister, actuel président du PDC, pourrait être un autre candidat sérieux. Son profil conservateur et proche des milieux économiques pourrait en effet séduire le PLR et l'UDC, qui pourrait y voir une façon d'ancrer le Conseil fédéral davantage à droite.
Avec déjà deux Romands et un Tessinois au Conseil fédéral, la Suisse latine semble en revanche bien mal positionnée pour briguer la succession de Doris Leuthard. La voie semble ainsi bouchée pour le conseiller aux Etats tessinois Filippo Lombardi et le conseiller d'Etat valaisan et ancien président du PDC Suisse Christophe Darbellay.
Un Conseil fédéral avec une seule femme?
Reste la question de la représentation des femmes au gouvernement, puisqu'un départ de Doris Leuthard ne laisserait plus qu'une seule femme au Conseil fédéral. Et là, l'une des seules candidates potentielles est la Valaisanne Viola Amherd. La conseillère nationale avait d'ailleurs déjà obtenu des voix - venues de la gauche - lors de l'élection de Guy Parmelin en 2015.
Pour la direction du PDC, toutefois, la question de la représentativité des femmes ne repose pas sur les épaule du parti. Celui-ci a proposé des femmes à chaque renouvellement depuis bientôt 20 ans et deux d'entre elles ont été élues, Ruth Metzler et Doris Leuthard.
De son côté, le PLR n'a connu qu'une seule conseillère fédérale, Elisabeth Kopp. L'UDC, quant à elle, n'a jamais eu de représentante au Conseil fédéral. La pression pour proposer des femmes pourrait donc se matérialiser lors des successions de Johann Schneider-Ammann et d'Ueli Maurer, les prochains sans doute à quitter le gouvernement.
Stéphane Deleury/dk