Philippe Morel est venu mercredi sur le plateau du 19h30 de la RTS avec sa feuille d'impôts. Question de "transparence". Précisément, le médecin-chef aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) gagne 672'275 francs net par an.
Celui qui dirige le Service de chirurgie viscérale a tenu à décortiquer son salaire. La somme de 672'275 francs représente "l'ensemble de [s]es revenus". Philippe Morel explique que son salaire est constitué de trois parties: le salaire hospitalier, le salaire académique et celui qui provient des patients privés, qui sont au bénéfice d'une assurance complémentaire. La part publique, celle payée par l'assurance de base (LAMal), "c'est 40%", dit-il.
"Accusations mensongères"
Depuis un mois, la polémique sur le salaire des médecins fait rage avec en filigrane le débat sur l'augmentation inexorable des coûts de la santé. Elle a connu un nouvel épisode mercredi. Selon l'émission "Rundschau" de SRF, les salaires de la majorité des médecins-chefs oeuvrant dans les hôpitaux se situent entre 350'000 et 1,5 million de francs brut par an. Et un quart d'entre eux gagnerait davantage. "Entre 200 et 250 médecins-chefs touchent entre 1,5 et 2,5 millions", indique Urs Klinger, expert en matière de rémunération, qui a analysé un panel de 1000 médecins-chefs.
Ces chiffres, Philippe Morel les conteste "totalement". "Ce sont des accusations mensongères", s'étrangle le chirurgien. Selon lui, les médecins qui gagnent le plus travaillent dans des cliniques privées. "Ils opèrent des patients qui ont une assurance complémentaire et les frais de cette assurance n'imputent pas la LAMal", assure-t-il.
Aux HUG, une cinquantaine de médecins-chefs touche un demi-million de francs. A Lausanne, le CHUV plafonne, lui, effectivement les salaires à 550'000 francs brut par an.
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