Le document de près de 500 pages passe au crible le respect des droits fondamentaux dans 159 pays. La Suisse est montrée du doigt pour certaines de ses initiatives, jugées non conformes aux droits humains. Mais Amnesty International dénonce aussi une situation qui se détériore pour les demandeurs d'asile et les réfugiés.
Violation du principe de non-refoulement
Dans son rapport, l'ONG dépeint plusieurs situations préoccupantes. Elle pointe notamment les renvois de certains demandeurs d'asile ou migrants sans papiers vers le Sri Lanka, le Soudan ou la Turquie, en violation du principe de non-refoulement.
Autre problème soulevé: les requérants mineurs n'ont toujours pas accès à l'enseignement dans les centres d'accueil fédéraux. L'ONG dénonce encore l'emploi d'une force disproportionnée pendant l'expulsion de migrants.
Chaque année le même constat
Pour Manon Schick, directrice d'Amnesty International Suisse, c'est chaque année le même constat: les autorités helvétiques estiment faire de leur mieux et ne voient pas pourquoi elles devraient modifier leur droit interne.
Deux mesures ont toutefois été garanties par les autorités suisses aux ONG qui se battent pour les droits des réfugiés: des procédures accélérées et une protection juridique pour les personnes qui demandent l'asile. Mais pour Manon Schick, ce droit reste minimal et il s'applique à de moins en moins de personnes.
Camille Degott/oang
Amnesty déplore des "politiques de diabolisation"
Les "politiques de diabolisation" ont été propices à d'innombrables violations des droits de l'homme en 2017, affirme Amnesty International dans son rapport annuel.
L'ONG dénonce en particulier les politiques européenne et américaine de Donald Trump en matière d'immigration et d'accueil des réfugiés.
"Tout au long de l'année 2017, des millions de personnes à travers le monde ont goûté les fruits amers des politiques de diabolisation", écrit l'ONG dans son rapport présenté pour la première fois aux Etats-Unis.
En Europe, l'ONG juge que la plupart des dirigeants "ont décidé que pratiquement tout leur était permis pour empêcher les réfugiés d'atteindre les côtes du continent".
Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International, s'en prend également au président américain Donald Trump, qui, depuis son élection, a multiplié les tentatives d'imposer un décret anti-immigration, plusieurs fois suspendu par la justice.
afp