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"La population suisse doit pouvoir s'exprimer sur les Jeux olympiques"

Silva Semadeni, conseillère nationale PS GR, en duplex de Coire. [Keystone - Benjamin Manser]
L'invité-e de Romain Clivaz - Silva Semadeni, conseillère nationale grisonne / L'invité-e de Romain Clivaz / 9 min. / le 27 février 2018
Les Jeux olympiques sont "une dépense exceptionnelle" sur laquelle le peuple suisse doit pouvoir se prononcer, insiste Silva Semadeni (PS/GR). Sa motion, rejetée par le Conseil fédéral, doit être soumise au Parlement.

La motion de la conseillère nationale grisonne, qui demandait à ce que le milliard de francs au projet de Sion 2026 puisse être attaqué par référendum, a été rejetée vendredi par le Conseil fédéral, mais elle fera son premier passage au Parlement le 13 mars.

"J'espère que nous aurons une majorité au moins au National, afin que le Conseil fédéral puisse présenter une loi susceptible de référendum. Pourquoi la population ne pourrait-elle pas s'exprimer sur les Jeux olympiques, qui coûtent énormément? C'est normal dans une démocratie comme la Suisse!", souligne Silvia Semadeni, invitée mardi de La Matinale.

>> Lire : Le Conseil fédéral ne veut pas d'un vote national sur Sion 2026

"Il ne s'agit pas du budget de la Confédération, mais d'une dépense exceptionnelle. Et là, on peut demander à ce que la population s'exprime", insiste l'opposante de la première heure aux velléités olympiques helvétiques, qui se défend de vouloir changer les règles.

"Dans les Grisons, nous avons dit non deux fois, en 2013 et en 2017. Tous les politiciens étaient pourtant favorables. Pareil à Innsbruck en 2017, tous les politiciens étaient pour, même les Verts, et la population a dit non", rappelle par ailleurs Silva Semadeni.

"L'envers des médailles"

Même si elle reconnaît que les grands rendez-vous sportifs peuvent susciter de l'émotion au sein de la population, elle estime qu'"il faut regarder le revers des médailles. "Les Jeux olympiques sont devenus toujours plus gigantesques et coûteux", regrette ainsi l'élue socialiste.

"C'est le Comité international olympique qui dicte comment il faut organiser les Jeux (...), mais il ne paie qu'une petite partie de l'organisation. Le reste, c'est la Confédération, les cantons, les communes... Cela ne va pas!", tranche-t-elle.

Propos recueillis par Romain Clivaz

Adaptation web: Jessica Vial

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