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Un minaret érigé en banlieue lausannoise

Un commerçant a construit un minaret sur le toit de son entreprise.
Un commerçant a construit un minaret sur le toit de son entreprise.
Un minaret vient d'être érigé à Bussigny, près de Lausanne, en bordure d'autoroute, révèle jeudi le site Rue89. Le propriétaire du bâtiment, Guillaume Morand, indique qu'il souhaite ainsi envoyer un message de paix aux musulmans de Suisse et du monde.

Ce nouveau minaret lausannois est fait de bois, de carton et de
tubes PVC. De couleur or, il a été monté sur une cheminée déjà
existante dans l'Ouest lausannois, précisément à Bussigny.
Guillaume Morand a déclaré à Rue89 : "il ne s'agit pas d'un vrai
minaret, puisqu'il n'y a pas de mosquée en dessous !".

Edifice de courte durée

Visible depuis l'autoroute Lausanne-Genève, à la hauteur de
l'échangeur d'Ecublens, il a été placé là pour toucher un maximum
de monde. L'édifice n'est pas destiné à rester très longtemps. Il
n'est pas construit en dur et fait plutôt office "de déco."



Par ce geste, le propriétaire de "Pomp it up" veut exprimer la
colère qu'il a ressentie après le vote du 29 novembre, lorsque 57%
du peuple suisse a accepté l'initiative lancée par l'UDF et l'UDC.
Ce jeudi, dans Le 12h30 de la RSR, il s'est défendu d'avoir agi par
pure provocation, affirmant vouloir avant tout "lancer un message
de paix et de tolérance aux musulmans de Suisse et du monde entier
et montrer que tous les habitants de ce pays ne pensent pas
pareil". L'idée de bâtir ce minaret est venue au propriétaire du
bâtiment après avoir vu les partis de l'extrême droite européenne
soutenir le vote helvétique.

"Pathétique"

Les déclarations d'autres partis politiques, au soir du 29
novembre, sont aussi vertement condamnées par Guillaume Morand.
"C'est pathétique de voir les réactions du PDC et des socialistes"
qui ont évoqué peu ou prou l'interdiction de la burqa ou des carrés
confessionnels, notamment.



S'il précise encore à Rue89 qu'il ne craint pas de sanction,
Guillaume Morand compte sur la clémence des autorités du canton de
Vaud, l'un des quatre, avec Neuchâtel, Genève et Bâle-Ville, qui a
refusé l'interdiction. Reste qu'à peine le minaret érigé, mardi
dernier, la police a débarqué chez lui. Guillaume Morand s'attend
donc à recevoir "une lettre d'un juge", après avoir été (un peu)
pris à parti par les voisins du minaret flambant neuf.



Antoine Droux

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Des réactions immédiates

Les premières réactions n'ont pas tardé.

Certains ont menacé de le détruire, d'autres ont promis d'envoyer des chocolats en remerciement.

"Quelqu'un a aussi appelé la police qui est venue voir", a relevé Guillaume Morand.