En Suisse, 1,6 million d’habitants souffrent toujours du bruit de la circulation. Malgré un délai de 30 ans pour réaménager les routes, l'ordonnance fédérale ne sera pas respectée d'ici la fin du mois de mars.
Plus de la moitié des routes qui devaient être assainies n'ont à ce jour subi aucune modification, selon les chiffres obtenus par la RTS. Deux cantons n'ont pas souhaité les communiquer.
Dès le 1er avril, les riverains concernés par les nuisances auront la possibilité de porter plainte pour non-respect de la législation et revendiquer des indemnités.
Des aménagements coûteux
Cela ne devrait pas être le cas des habitants du village de Travers (NE), où la route cantonale sera prochainement recouverte d'un goudron pour atténuer le bruit. Les travaux, qui devraient être achevés d'ici un an, seront toutefois hors-délai.
En raison des conditions météorologiques, la pose de ce type de revêtements phonoabsorbants n'est pas possible dans toutes les villes, comme La Chaux-de-fonds (NE) . La seule alternative consisterait à équiper les immeubles de fenêtres anti-bruit, mesure bien trop coûteuse, selon les autorités de la ville.
Les nuisances sonores ne sont pas une fatalité, estime l’Association Transports et Environnement qui préconise une limitation des vitesses, permettant ainsi une réduction importante des nuisances sonores.
Charges annexes
Les collectivités qui ont respecté l'ordonnance fédérale ont parfois vu leur facture exploser, comme ce fut le cas au Landeron (NE). Lors de l'assainissement de la RC5, les canalisations d'eau, le réseau d'électricité ou encore l'éclairage public qui se trouvaient sur le tracé de la route dont le revêtement a été remplacé ont aussi dû être changés.
Ainsi, sur un montant global de 5'800'000 francs, les travaux communaux ont coûté 4'050'000 francs alors que ceux du canton se sont élevés à 1'750'000. Ces contraintes supplémentaires ralentissent fortement les projets d'assainissement du bruit.
Reportage TV: Miroslav Mares
Adaptation web: Mouna Hussain