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L'Etat du Valais bouscule Tamoil

La fuite a duré deux jours avant d'être repérée et signalée.
Le Valais refuse de prolonger les délais accordés à Tamoil pour l'assainissement de la raffinerie de Collombey.
Agacé par l'attitude de Tamoil à Collombey, l'Etat du Valais s'impatiente et le fait savoir à la raffinerie dans une lettre au ton plutôt ferme envoyée le 5 janvier dernier. La RSR s'est procurée cette missive.

Ce courrier (lire le document ci-contre) a trait aux mesures
d'assainissement que doit prendre la raffinerie Tamoil de
Collombey, dans le domaine de la protection de l'environnement. La
missive répond en fait à des demandes de la direction de la
raffinerie visant à obtenir des délais supplémentaires pour
l'exécution de certaines mesures. "Pas question!", répond le
Service valaisan de la protection de l'environnement.

Trop d'approximations

Non contente de jouer la
montre, la direction de la raffinerie fait dans l'approximatif.
Elle n'a pas fourni, par exemple, à l'Etat du Valais certains
diagnostics réclamés. Ou alors elle a remis le 16 novembre dernier
un rapport concernant le réseau de canalisation des eaux usées ne
correspondant pas au diagnostic complet exigé par le canton pour
le... 30 octobre.



Toujours dans le domaine des eaux usées et de la nappe phréatique,
quelques affirmations écrites de Tamoil ne correspondent pas à la
réalité mesurée dans le terrain. Sans oublier qu'actuellement
encore, limons et boues en provenance d'un bassin de traitement des
eaux sont rejetés dans le Rhône sans qu'aucune garantie existe
qu'ils ne soient pas pollués. L'Etat du Valais exige un arrêt du
brassage dans ce bassin, brassage qui entraîne les rejets dans le
fleuve.

Comme des oeufs pourris


Outre cette lettre de l'Etat du Valais à Tamoil, les critiques
continuent à pleuvoir dans le Chablais. Elles concernent la
pollution olfactive, comme des odeurs d'oeufs pourris en provenance
de la raffinerie. Mais ce qui est plus inquiétant, c'est ce qui se
passe à l'intérieur de la raffinerie, où l'on continue semble-t-il
à jouer avec le feu en matière de sécurité.



Selon les sources de la RSR, pour des questions d'économies,
certaines opérations qui étaient confiées auparavant à des
entreprises extérieures spécialisées sont désormais prises en
charge à l'interne par un personnel insuffisamment formé pour cela.
Le terme de «bricolage» a été lâché. Au point que, toujours selon
nos informations, la raffinerie Tamoil aurait été extrêmement mal
notée en septembre dernier lors d'un audit de l'ISRS, le Système
international d'évaluation de la sécurité. Malheureusement, il ne
nous a pas été possible d'obtenir les notes reçues par la
raffinerie de Collombey. Forum (La 1ère) reçoit ce jeudi soir
Cédric Arnold, le signataire de cette lettre de l'Etat du
Valais.



RSR /Yves Terrani /ad

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