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Les cantons inquiets de la baisse des effectifs de la protection civile

Pour maintenir les effectifs, la PC a besoin chaque année de 6000 nouveaux membres. [RTS - Pierre-Etienne Joye]
Les cantons inquiets de la baisse des effectifs de la protection civile / La Matinale / 1 min. / le 12 mars 2018
Le nombre de nouveaux membres de la protection civile a presque reculé de moitié entre 2011 et 2017. Préoccupés, les cantons demandent à la Confédération de résoudre le problème.

Les représentants des autorités cantonales ont partagé leurs inquiétudes avec le conseiller fédéral Guy Parmelin il y a une semaine, a relevé dimanche la Sonntagszeitung.

La PC a besoin chaque année de 6000 nouveaux membres pour maintenir les effectifs, mais elle en a recruté à peine 4800 l'an dernier. Le secrétaire général de la Conférence gouvernementale des affaires militaires, de la protection civile et des sapeurs-pompiers estime que cette tendance persistante, qu'il juge dramatique, menace la mission même de la protection civile. "Comparé à 2010, certains cantons n'ont recruté l'an dernier que la moitié des effectifs de protection civile", souligne Alexander Krethlow.

>> Ecouter l'interview d'Alexander Krethlow dans La Matinale:

Un central téléphonique assuré par la PC au centre de vaccination de la caserne des Vernets à Genève en 2009. [Keystone - Martial Trezzini]Keystone - Martial Trezzini
Effectifs de la PC en baisse: interview d'Alexander Krethlow / La Matinale / 1 min. / le 12 mars 2018

Moins d'hommes inaptes au service militaire

Deux raisons principales expliquent cette situation: d'un côté, la santé de la population s'est globalement améliorée ces dernières années, or la protection civile ne recrute que des personnes inaptes au service militaire. De l'autre côté, l'armée a introduit le principe de l'aptitude différenciée: elle intègre aujourd'hui des recrues qu'on aurait par le passé déclarées inaptes. "La conséquence", poursuit le représentant des cantons, "c’est que tous ces gens qui par le passé auraient sans doute intégré la protection civile restent aujourd'hui à l'armée.

Le conseiller d'Etat tessinois Norman Gobbi s'en est ouvert lundi dernier au conseiller fédéral Guy Parmelin au nom de ses collègues des cantons, en priant le chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) d'activer les choses.

Le spectre d'un possible conflit en Europe

Un groupe de travail existe et promet un rapport pour la fin 2020. Il examine quatre pistes, qui vont du statu quo à l'obligation pour tous - voire toutes - de servir dans la sécurité.

Cette solution correspondrait à une refonte totale du système et à la fusion du service civil et de la protection civile. Cette piste, trop radicale, ne séduit pas le Conseil fédéral. Mais les cantons insistent: ils estiment qu'avant de restructurer le domaine de la PC, il faut d'abord régler celui de ses effectifs parce que la probabilité d'un conflit armé en Europe a - disent-ils - nettement augmenté.

Alain Arnaud/oang

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