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Vaud victime d'un croc-en-jambe genevois?

La Cour des comptes dénonce des pratiques archaïques en matière d'urbanisme.
Le Sommet de la Francophonie se tiendra à Montreux du 22 au 24 octobre.
Martine Brunschwig Graf a proposé mardi à ses collègues de la commission des finances du Conseil national de raboter de 5 millions de francs le crédit destiné au Sommet de la Francophonie de Montreux, révèle la RSR. La conseillère nationale libérale-radicale affirme ne pas avoir voulu nuire à ses voisins en faisant cette proposition.

Le soutien financier de la Confédération pour l'organisation du
Sommet de la Francophonie à Montreux en octobre 2010 sera de 30
millions de francs et non pas de 35 millions. Ainsi en a décidé
mardi la commission des finances du Conseil national. Une réduction
de crédit de 5 millions proposée, selon les informations de la RSR,
par la conseillère nationale libérale-radicale genevoise Martine
Brunschwig Graf et soutenue par 23 voix pour, zéro contre et 2
abstentions.



Certains voient dans ce geste une revanche de l'ancienne ministre
des Finances genevoise contre le canton de Vaud, qui pourrait
devoir du coup payer plus de sa propre poche. C'est que Genève
passe souvent à la caisse pour des manifestations internationales.
Dans Forum (La 1ère), Martine Brunschwig Graf a assuré que ce
n'était pas le canton de Vaud qui était en cause, mais bien le
montant prévu pour la manifestation. C'est la Confédération qui a
reconnu que 30 millions de francs étaient suffisants, a-t-elle
déclaré, ajoutant que "si le rabotage devait mettre en danger cette
manifestation, jamais je ne l'aurais proposé." La Genevoise a aussi
rappelé le score quasi unanime que sa proposition a suscité, même
en présence de conseillers nationaux vaudois.



Et la conseillère nationale de préciser que "ça aurait pu être
pire", car une proposition venue d'autres rangs voulait amputer le
crédit de 10 millions. Selon la Genevoise, grâce à sa proposition,
le projet revu à la baisse a d'autant plus de chance de succès
devant le parlement.

Pascal Broulis surpris

Début février, le président du gouvernement vaudois Pascal
Broulis s'était déjà dit surpris, après un premier signal négatif
donné à l'organisation du Sommet de la Francophonie à Montreux: la
délégation des finances des Chambres fédérales avait en effet
refusé de débloquer dans l'urgence le crédit de 35 millions destiné
à cette manifestation, comme le souhaitait le Département fédéral
des affaires étrangères (DFAE). Pascal Broulis n'était toutefois
pas inquiet, déclarant à la RSR qu'il était "normal que les
Chambres fédérales examinent dans le détail ce dossier", mais
insistant aussi sur le fait que c'est bien le Conseil fédéral qui a
souhaité ce Sommet de la Francophonie. Selon le libéral-radical,
"c'est important que la Suisse honore maintenant les engagements
qu'elle a pris face à l'étranger."



C'est que l'enjeu est de taille pour la Suisse, expliquait Pascal
Broulis: "il y aura 70 pays présents à Montreux, dont 15 membres de
la communauté européenne, de quoi nouer des contacts diplomatiques
importants, à l'heure ou la Suisse est beaucoup attaquée. C'est une
occasion rêvée de montrer que la Suisse est ouverte et que
l'environnement y est propice aux négociations".



Il y a une semaine, le Vaudois précisait aussi que cela aurait été
plus simple d'avoir la somme rapidement, pour que le DFAE puisse
travailler à ce sommet prévu du 22 au 24 octobre à Montreux. Il
soulignait combien il était important que les parlementaires
romands expliquent à leurs collègues alémaniques les enjeux de
cette manifestation.



RSR /Pascal Jeannerat /ad

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